Réunion restreinte, demain, sous la présidence de Sellal : priorité à une baisse de tension au Sud !

Réunion restreinte, demain, sous la présidence de Sellal : priorité à une baisse de tension au Sud !
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Sellal sera demain en réunion restreinte avec ses principaux ministres impliqués dans le règlement des problèmes du Sud : Karim Djoudi (finances), Rachid Benaissa (agriculture), Youcef Yousfi (énergie et mines) et Tayeb Louh (travail). Les promesses de Sellal doivent être honorées et ce dernier y tient absolument, car, aujourd’hui, il y a urgence.

L’effet contagion est en train de faire son chemin au Sud avec chaque jour de nouveaux îlots de protestation.



Ainsi, le 10 avril, ce sera au tour de Tamanrasset de marcher pacifiquement pour protester contre la mal-vie, la précarité et la marginalisation, entre le 10 et le 15, d’autres villes de cette région suivront, en marchant à leur tour «pour la dignité». Les wilayas du Sud, par un curieux effet de contagion, depuis la marche des Ouarglis, le 14 mars dernier, ont fait vivre aux autorités, le ministère de l’Intérieur de façon plus particulière, un mois très éprouvant. Les troubles ont commencé comme il se doit, à Ouargla, capitale du pétrole et du groupe Sonatrach. La symbolique était de faire trembler ce groupe pétrolier, un des plus riches de la planète, la «mamelle du pays». Il s’agit surtout d’un groupe qui s’est distingué par une arrogance insultante envers les populations locales, recrutant par connivence et complaisance dans ses propres réseaux alors que, paradoxalement, la wilaya d’Ouargla enregistre le taux de chômage le plus important du pays.

Les turbulences à Ouargla ont aussi un arrière-plan, celui des affaires de corruption qui entachent gravement Sonatrach et ternissent l’image de l’Algérie, impliquant de hauts cadres, dont un ancien ministre, Chakib Khelil, actuellement sous le coup d’enquêtes judiciaires en Algérie, en Italie et aux Etats-Unis.

LG Algérie

Juste après Ouargla, d’autres villes du Sud ont été affectées, à savoir Laghouat, Ghardaïa, Adrar, Tamanrasset, Biskra, Djelfa et Oued Souf. C’est la fin du mythe véhiculé depuis 1962 d’un grand Sahara tranquille. L’Etat devait réagir dans l’urgence, consentant récemment des centaines de milliards au profit des zones affectées dans le but d’apaiser les tensions. Les ministres du gouvernement Sellal, présents en force au Sud depuis le premier rassemblement à Ouargla, tentent de contenir celles-ci.

Le gouvernement est désormais déterminé à prendre en charge les préoccupations des populations du Sud. Sonatrach a mis déjà sur le tapis 3 000 postes de travail et fera passer des tests et des formations gratuites aux jeunes de la région. L’agriculture et la sécurité ne seront pas en reste et bénéficieront de centaines, voire de milliers, de postes de travail.

Il y a une quinzaine de jours, le ministre de l’Energie et des mines, Youcef Yousfi, a promis que Sonatrach «ouvrirait bientôt un centre de formation pour les jeunes de la région», appelant ces derniers à le rejoindre «afin de consolider leurs opportunités à travailler au sein de cette entreprise», alors que son collègue du Travail, Tayeb Louh, a promis, de son côté, de prendre en charge le problème du chômage, allant jusqu’à impliquer Sonatrach pour le recrutement de milliers de jeunes du Sud.

Fayçal Oukaci