Le Rassemblement national démocratique a réuni, au CNFPH de Constantine, les cadres et militants du parti des 16 wilayas de l’est algérien au cours de ce week-end.
La rencontre se voulait revêtue du sceau de l’activité organique périodique mais l’idée d’une manifestation plus proche de l’action gouvernementale du Premier ministre en tant que tel et non pas en que mentor du Rassemblement ne pouvait être allègrement évacuée d’un revers de la main.
Le RND, dont nul n’ignore le pragmatisme de ses cadres de haut niveau, ne pouvait aborder la question de l’emploi des jeunes dans le sens générique du concept et plus spécifique de celui induit par l’instauration des mécanismes et autres dispositifs sociaux de ces dix dernières années si la finalité n’était pas politique à souhait.
Abdeslam Bouchouareb soulignera dans une conférence de presse que «si effectivement le pays est dans une formidable phase de développement, les incidences connexes de ce développement sur l’emploi ne sont pas à l’aune des espérances des jeunes».
Rappelant que les dispositifs d’insertion des jeunes dans le marché de l’emploi et les nombreuses actions non négligeables de l’Etat à l’endroit de ce qui est le vivier de la population ont «certes apporté des solutions» ne fonctionnent pas pour le moins selon l’orthodoxie voulue en ce sens que la création de richesse, même timidement présente, n’a pas suivi d’une manière conséquente.
L’ancien ministre arguant également que l’emploi passif et en citant à titre d’exemple le pré-emploi (le filet social, dont le Tupimho, l’AIG), ne règlent pas pour autant la question du chômage comme pour dire qu’il ne fait que l’édulcorer sans plus.
Même s’il s’agit aux yeux du membre du BN du RND de véritables alternatives au chômage.
Pour A. Bouchouareb, qui semble, précisément, régler son pas sur celui du premier secrétaire, dont les discours de la campagne présidentielle ont surtout mis en exergue l’hyper-disponibilité de l’Etat et le peu de propension du citoyen à s’investir dans l’effort et le processus de développement national.
«Il n’est pas normal que l’investissement, dans le secteur de l’importation notamment, passe de 16 milliards de dinars, il y a quelques années, à 42 milliards sans qu’il n’y ait pour autant retour sur ces mêmes investissements».
Aucune logique ne semble expliquer un tel déficit à ce niveau à l’exception des mauvais choix faits, sinon d’une défaillance des mécanismes de suivi et de contrôle des investissements.
Le chef du cabinet d’Ouyahia n’hésitant pas à évoquer, d’une manière certes subliminale, l’opacité dans la gestion du secteur économique ces dernières années pour se trouver un angle d’attaque à la question de la nouvelle mesure décidée par le gouvernement sur l’investissement étranger et le fameux taux de 30% d’association nationale obligatoire pour rappeler que «…la même politique existe en Allemagne» sans qu’aucun investisseur étranger n’y ait trouvé matière à contestation.
Enfin, pour Bouchouareb, le développement national, tous azimuts, ne saurait connaître un véritable essor et accompagner la politique gouvernementale si les potentialités humaines concernées ne brillent pas par la qualité, ce dernier soulignant que «70% des demandeurs d’emplois ont un niveau de formation secondaire. En fait, cette masse doit impérativement être absorbée par des politiques de formation».
Le cadre du RND considérant évidemment que dans un pays comme l’Algérie, qui n’arrête pas de se construire la disponibilité d’une main d’œuvre de qualité, est une condition sine qua non.
Reste maintenant à s’interroger non pas sur l’opportunité d’une telle rencontre mais surtout sur le thème choisi et plus particulièrement à l’aune d’une rentrée sociale, même s’il est prématuré d’en parler, que le gouvernement semble appréhender d’autant qu’elle va coïncider avec une conjoncture particulière : Ramadhan, rentrée scolaire, universitaire, etc.
C’est là aussi le sens d’anticipation d’une formation politique dont les responsables ont de tout temps su cibler les raisons d’un développement incohérent tout en disposant de moyens de corriger la trajectoire mais sans pour autant y apporter des solutions radicales parce qu’à chaque fois la démagogie et le populisme ont pris le pas sur la thérapie à appliquer.