150 représentants de 34 pays africains et organisations internationales participent à la réunion d’Alger
La deuxième réunion préparatoire du groupe Afrique pour la Conférence mondiale des radiocommunications qui se déroulera du 23 janvier au 17 février à Genève (CMR12) s’est ouverte, hier, à Kiffan Club d’Alger, en présence du ministre de la Poste et des Technologies de l’information et de la communication, M. Moussa Benhamadi, du ministre délégué chargé des Affaires africaines et maghrébines, M. Abdelkader Messahel, et du secrétaire général de l’Union africaine des télécommunications, M. Abdoulkarim Soumayla, ainsi qu’un parterre de spécialistes et d’experts en télécommunications.
Quelque 150 participants représentant 34 pays et plusieurs organisations internationales prennent part à cette réunion qui a pour objectif d’identifier les besoins du continent en matière de fréquences, d’harmoniser les postions des pays africains et d’élaborer des propositions communes et coordonnées à soumettre à la CMR12.
M. Messahel a souligné en marge de la rencontre toute la nécessité de coordonner les positions africaines pour défendre ses intérêts auprès de la conférence mondiale. «C’est une réunion d’une grande importance qui doit unir la position africaine. L’Afri-que, en sa qualité de grand demandeur de fréquences, a besoin d’améliorer sa visibilité et d’assurer plus de présence sur la scène internationale et de jouir de plus de liberté dans l’utilisation des fréquences», explique-t-il.
Le ministre de la Poste et des TIC estime pour sa part que la rencontre d’Alger, à laquelle assistent plusieurs experts internationaux, traitera de plusieurs questions techniques relatives à l’utilisation du spectre de fréquences en vue de sortir avec une vision africaine unie à même de renforcer la visibilité du continent au sein de l’Union internationale des télécommunications où il constitue, avec ses 54 pays, 27% des votants.
Estimant que le spectre de fréquences est une ressource rare qu’il faut préserver et gérer d’une manière rationnelle, M. Benhamadi informe que l’Algérie pense à économiser 20% du spectre de ses fréquences pour les générations futures et espère que les autres pays africains participant à la rencontre d’Alger feront de même.
Plus loin, il plaidera, également, pour le développement de l’usage du système d’identification par radio fréquence, dit RFID. L’Algérie a pris la décision, note-t-il encore, de réduire l’utilisation des fréquences grâce à ce système qui sera généralisé à travers divers domaines et ce, dans le cadre de la réduction de la fracture numérique qui se concrétisera, par ailleurs, poursuit le ministre, avec l’introduction de la 3e et de la 4e génération de la téléphonie mobile et le passage de la télévision de l’analogique vers la TNT, deux options stratégiques qui libéreront des fréquences.
Evoquant la position géostationnaire de l’Algérie, réservée depuis les années 1960, M. Benhamadi dira que la position géographique de l’Algérie lui confère un rôle important dans le domaine des radiocommunications aussi bien sur le plan africain, donc terrestre, où elle partage ses frontières avec sept pays, que sur le plan méditerranéen, donc maritime, où elle est frontalière en terme de fréquences avec quatre pays d’Europe.
Et c’est, aussi, par rapport à cette position que l’Algérie a été proposée par les Nations unies, à travers l’Agence spatiale algérienne (ASAL), pour coordonner au niveau régional, en Afrique du Nord, la mise en place d’un réseau qui serait une extension de l’approche nationale et qui permettrait aux pays une meilleure appréhension des risques majeurs.
Cette position est, également, faut-il le souligner, à l’origine de certains problèmes de brouillage de fréquences causés ces derniers temps par les voisins espagnols et dont la presse a largement fait écho. Le ministre s’est voulu rassurant sur ce sujet, sans pour autant écarter le recours à l’arbitrage de l’Union internationale des télécommunications dans le règlement de ce problème, «très fréquent à traves le monde», a-t-il tenu à préciser.
Hamida B.