Les ministres de l’Intérieur du G8 et des délégués africains ont jeté hier à Paris (France), à l’occasion de la réunion ministérielle du G8 consacrée à la lutte contre le trafic transatlantique de la drogue, les bases d’un plan d’action pour tenter d’enrayer l’expansion du trafic transatlantique de cocaïne.
L’idée adoptée au terme de la première session axée sur « l’organisation des réseaux criminels », consiste à couper les « nouvelles routes » de la cocaïne, une grande partie du trafic s’opérant désormais d’Amérique du Sud par porte-conteneurs avec, parfois, une nouvelle porte d’entrée en Afrique de l’Ouest.
La réunion ministérielle du G8 consacrée à la lutte contre le trafic transatlantique de la drogue qui s’est ouvert hier à Paris (France) en présence des ministres de l’Intérieur des pays directement concernés par ce fléau, membres du G8, d’Amérique latine et d’Afrique, dont l’Algérie, représentée à cette occasion par Daho Ould Kablia, présente un intérêt indéniable.
Un rendez-vous qui intervient dans un contexte marqué par une nette hausse du trafic de la drogue si l’on en croit les statistiques hallucinantes présentées par le directeur exécutif de l’Organisation des Nations unies contre la drogue et le crime (ONUDC) qui participe à cette réunion. Youri Fedotov confie en effet que le marché de la drogue représente la bagatelle de 320 milliards de dollars par an et révèle qu’en 2009, on comptait 21 tonnes de cocaïne à destination de l’Europe occidentale qui ont transité par l’Afrique occidentale, soulignant que le marché de la cocaïne en Europe, en forte progression, a presque rattrapé celui des Etats-Unis, représentant environ 33 milliards de dollars contre 37 milliards de dollars outre-Atlantique.
Des chiffres qui donnent certes le tournis mais qui ne doivent en aucun cas constituer un prétexte pour baisser les bras devant la montée en puissance des narcotrafiquants qui pullulent aux quatre coins de la planète. Et c’est justement dans cette optique que s’est tenue cette réunion ministérielle du G8 dont les conclusions seront présentées au sommet du G8 des chefs d’Etat, prévu en France les 26 et 27 mai. Il est donc question de réfléchir aux moyens les plus « appropriés » pour « lutter » contre la montée du trafic transatlantique de drogue et ses effets néfastes sur des régions entières et d’adopter un « plan d’action commun » portant sur les principaux domaines identifiés afin de faire face à la montée des trafics et à la puissance acquise par les organisations criminelles internationales.
Trois sessions de travail ont été retenues dans ce cadre. La première est articulée autour de l’organisation des réseaux criminels, la deuxième a planché sur la manière d’améliorer l’échange de renseignements et la coopération policière, judiciaire, douanière et maritime et la troisième porte sur le thème « Autres routes, autres volets, autres perspectives ».
Profitant de cette opportunité, il est prévu que notre ministre de l’Intérieur et des Collectivités locales, Daho Ould Kablia, expose la stratégie de lutte contre le trafic de drogue – particulièrement la cocaïne et le cannabis – adoptée par l’Algérie qui a ratifié toutes les conventions internationales en matière de lutte contre le trafic de drogue et insisté sur la coopération internationale pour combattre ce fléau. Car, à l’instar des autres pays, l’Algérie demeure vulnérable et n’est pas épargnée par le trafic de drogue, notamment le cannabis qui représente l’essentiel des prises opérées par les différents services de sécurité.
L’Algérie est aussi concernée
En 2009, plus de 74 tonnes de cannabis ont été saisies en Algérie contre 38 tonnes en 2008, alors que le nombre des consommateurs s’élevait à 300 000 personnes âgées entre 12 et 35 ans. Et pour lutter efficacement contre le fléau, notre pays n’a pas manqué de modifier et surtout de renforcer les textes législatifs inhérents à ce sujet dont la loi 04-18 du 26 décembre 2004 relative à la prévention et à la répression du trafic de stupéfiants et de psychotropes.
Cette loi prévoit, entre autres, la soumission des consommateurs de drogues à l’expertise médicale, l’exemption des poursuites ou l’exemption facultative de la peine au profit de personnes qui se sont conformées au traitement médical de désintoxication ou encore l’exemption de la peine au profit de la personne qui dénonce aux autorités compétentes toute infraction prévue par la loi avant toute exécution ou tentative et la réduction de moitié de la peine si après déclenchement des poursuites, la dénonciation a permis l’arrestation de l’auteur ou complice de l’infraction, ou une remise de peine de 10 à 20 ans.
S.A.M.