Jusque-là, le gouvernement de Abdelmalek Sellal a affiché une volonté de résoudre rapidement cette crise qui a ébranlé l’Etat.
Après le rassemblement des policiers devant la présidence de la République, c’est au tour du Premier ministre de rassembler ses ministres au Palais du gouvernement pour éteindre ce qui est appelée «la révolte bleue»! En effet, c’est aujourd’hui que les revendications socioprofessionnelles de la police seront débattues par le gouvernement. Le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, qui a rencontré mercredi dernier les représentants des policiers et qui a indiqué que parmi les préoccupations soulevées par les protestataires, 12 ont été prises en charge.
M.Sellal présidera aujourd’hui une réunion avec les ministères concernés pour examiner la manière de prendre en charge ces préoccupations en vue d’améliorer les conditions de travail des éléments de la Sûreté nationale. Des préoccupations qui portent uniquement sur le volet socioprofessionnel, en l’occurrence les indemnités, les promotions et l’organisation du travail. Bien sûr, le Premier ministre a promis qu’une enquête sera menée quant au point soulevé par les protestataires concernant des «lacunes» dans la gestion au niveau des unités et de l’administration.
Après que les policiers eurent suspendu leur sit-in devant la présidence de la République, à El Mouradia, leur mouvement de protestation dépendra de ce qui ressortira de la démarche du Premier ministre. De la satisfaction de leur plate-forme de revendications que Abdelmalek Sellal aura à trouver les modalités d’application avec les ministres concernés dépendra la suite du mouvement de contestation des policiers révoltés.
Cette réunion, qui sera présidée par Abdelmalek Sellal, sera décisive. La question qui retient le souffle du corps de la police et du gouvernement, reste celle de savoir: est-ce que les 19 points énumérés dans la plate-forme de revendications des policiers serait satisfaite entièrement? Le Premier ministre a déjà indiqué que 12 points uniquement vont être acceptés par le gouvernement. Quant aux autres, notamment la demande du départ du directeur général de la Sûreté nationale, le général-major Abdelghani Hamel, la revendication ne relève nullement de ses prérogatives.
Les 19 points que réclament les policiers
Parmi les points sur lesquels le gouvernement se penchera, il y a l’autorisation ou non pour les policiers à créer un ou des syndicats, l’augmentation de salaires de 100% et une pension de 10.000 DA pour les femmes au foyer, la retraite après 20 ans de service, l’impunité des policiers qui seraient responsables d’excès lors de l’accomplissement de leurs missions de maintien de l’ordre public»…etc. Les policiers revendiquent aussi, le droit de postuler à des postes supérieurs, le droit au logement, la révision des primes à raison de 100 DA jour, ainsi que la réduction de la durée de la mission de 45 à 30 jours…etc.
Une chose est sûre, ce qui ressortira de cette réunion d’aujourd’hui décidera de l’avenir de ce mouvement de protestation inédit: poursuivre ou pas! Jusque-là, le gouvernement de Abdelmalek Sellal a affiché une volonté de résoudre rapidement cette crise qui a ébranlé l’Etat. La première étape, celle de convaincre les policiers de rejoindre leurs casernes, est gagnée par le Premier ministre.
