Alors que la réunion extraordinaire du conseil national se tiendra demain : Facebook atomise le FFS

Alors que la réunion extraordinaire du conseil national se tiendra demain : Facebook atomise le FFS

La descente aux abysses dont fait cas le FFS est manifeste, voire désolante, quand on s’aperçoit que ledit parti qui a été porté et couvé pendant un demi-siècle par son chef historique, le regretté Hocine Ait Ahmed, se permet des invectives et des allégations le moins que l’on puisse dire, ahurissantes.

La réunion du conseil national extraordinaire du Front des forces socialistes (FFS), se déroulera demain 9 mars. Cette rencontre risque de connaître des batailles rangées à cause des approches disparates et des visions antimoniques des deux clans qui constituent et incarnent la guerre clanique au sein du parti de Dda l’Ho.

La crise qui taraude l’esprit de la direction et de la base du FFS, est en train de s’amplifier sur les réseaux sociaux, à dire vrai, c’est une véritable guerre entre les cadres et les militants sur fond d’un positionnement reflétant l’état de déchirement et d’amoncellement qui enveloppe ce vieux parti de l’opposition. Cette guerre sur la Toile, Facebook en l’occurrence, s’est ouverte avec une véhémence en matière d’invectives et d’insultes acerbes rarement observées dans la vie interne d’un parti. Surtout que ce flot d’injures est enclenché sur fond d’utilisation des citations du père fondateur de ce parti.

C’est le cas du membre du secrétariat national, Hassen Ferli, secrétaire national chargé du pôle communication au FFS. Il a publié un texte du défunt président du parti, à savoir Hocine Ait Ahmed, en faisant en sorte de rappeler la démarche de leur chef sur les questions organiques du parti, et aussi la manière idoine pour désamorcer les crises qui pourraient émerger à l’intérieur de cette formation.

«Si El Hocine est toujours là»

Pour comprendre l’origine de cette guerre à laquelle s’adonnent les cadres et les militants de base de cette vieille formation, il est judicieux de mettre en lumière ce qui a été une sorte d’étincelle d’une discorde entre frères-ennemis.

Le responsable du secrétariat national a mis sur sa page facebook ce qui suit: «Aucun texte ne peut être brandi pour casser l’âme du FFS, son âme de résistance à la dictature et l’oppression. Aucun texte ne peut soumettre l’autonomie stratégique du FFS pour l’arrimer à je ne sais quel clan, à je ne sais quelle communauté fut-elle génétique. Aucune manipulation frondeuse ne nous fera dévier de notre ligne originelle pour le combat de la démocratie. Aucune ambition, aucun calcul ne fera abdiquer notre volonté d’ouverture», a mentionné Hassen Ferli, chargé du pôle de communication. Le texte a été écrit et exprimé par Ait Ahmed lors de l’ouverture du 4ème congrès du FFS.

Cette déclaration émise par le chef devant un parterre de congressistes de cette époque, semble avoir suscité le courroux de beaucoup de militants et de cadres du FFS qui se sont donnés à des interprétations étroites et conçues en fonction de la situation politique qui est caractérisée par des fractions et des cassures au sein de cette formation. Ferli a fait allusion juste au texte d’une figure adulée dans les rangs de cette vieille formation, en mettant en avant le titre «Si l’Hocine est toujours là». Cette litote a provoqué l’ire de certains cadres et aussi d’un nombre important de militants sur les réseaux sociaux, montrant de la sorte la portée de la crise et la situation d’impasse dans laquelle s’empêtre davantage le FFS. L’insulte et la profération de mots proches de l’insanité, et qui remettent en cause l’aura d’un parti qui se disait porter une morale politique et une éthique, se font sentir amèrement à travers des commentaires qui frisent l’invraisemblable!! La descente aux abysses dont fait cas le FFS est manifeste, voire désolante quand on s’aperçoit que ledit parti qui a été porté et couvé pendant un demi-siècle par son chef historique, le regretté Hocine Ait Ahmed, se permet des invectives et des allégations le moins que l’on puisse dire, ahurissantes.

C’est ce qui ressort d’un commentaire très dur et renseigne sur l’état piteux qui frappe le parti de Dda l’Ho, émanant du chef de groupe de ce parti à l’Assemblée populaire nationale, le député Chafaâ Bouaiche qui commente les réactions de certains de ses camarades en soulignant que «moi, je dénonce les corrompus, alors que certains faux militants m’attaquent sur Facebook.

Le combat continue!», assène Chafaâ Bouaiche. Les faux militants se font découvrir au sein d’un parti qui a fait de la probité politique et de la déontologie son artifice, voire sa ligne de conduite en tant que structure se démarquant d’autres formations politiques existantes sur la scène politique nationale. L’insulte est érigée en réponse des plus ordinaires sur les réseaux sociaux et plus précisément sur les pages desdits cadres et militants qui étalent le linge sale de leur parti sans soucier outre mesure.

Les attaques blasphématoires se sont substituées aux débats constructifs et aux approches contradictoires qui puissent se proposer comme une forme positive dans une crise politique d’un parti.

Ce recul effarant et qui donne le tournis au sein de la formation se reconnaissant dans la mouvance démocratique, porte un sérieux coup à la pratique politique et à la culture démocratique à la fois.

Les militants du FFS s’accusent mutuellement, allant jusqu’à jeter l’opprobre sur des militants qui abordent des prises de position que leur parti aurait bien fait de soutenir et adopter. C’est le cas d’une militante qui a émis une remarque sous forme de commentaire en faisant une déclaration sur la ligne politique que son camarade avait soulevée en expliquant que le parti maintient intacte sa ligne politique en soulignant «ligne originelle, volonté douverture… Quand je pense que certains ont osé ‘bouder » (pour ne pas dire autre chose) un simple hommage rendu aux vétérans de 63… Qu’il repose en paix!», a répondu la militante qui porte le nom de Meriem Ait Ahmed. Cette remarque d’une militante a été suivie par une réponse d’un militant qui n’y est pas allé avec le dos de la cuillère pour lui signifier: «Laissez nos valeureux anciens 63 hors vos calculs malsains», a tempêté Saâd Sofiane. Mais la scène la plus forte, c’est la réplique de la militante Meriem Ait Ahmed qui a répondu: «Encore une agression gratuite Saâd Sofiane? Va vraiment falloir vous calmer camarade. Nous sommes au FFS pas chez les SS. J’ai le droit d’exprimer ma déception en tant que militante et fille d’un ‘valeureux ancien » comme vous dites», a répliqué cette militante.

«Laissez nos anciens tranquilles!»

S’accuser mutuellement jusqu’à consacrer l’ambiance et l’atmosphère d’une vraie bleuite au sein de la formation de feu Ait Ahmed, c’est une preuve que la vie du parti n’existe pas comme cela est reconnu dans les traditions partisanes où les structures horizontales et verticales doivent constituer le cadre propice et adéquat pour débattre des questions cruciales et importantes du parti au nom même de cette discipline du parti.

Il semble que Facebook a bel et bien achevé le FFS, l’atomisation se fait remarquer de façon saillante sur la Toile à s’en tenir aux propos et allégations proférés par des cadres et des militants contre d’autres. La réunion du conseil national extraordinaire qui se tiendra demain, risque d’enfanter un scénario encore plus grave, celui de batailles rangées entre clans et fractions opposés.

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