La menace du mouvement de Menasra et la question de l’appartenance à l’alliance présidentielle auront des effets directs sur la participation du parti aux prochaines législatives.
Le Mouvement de la société pour la paix tiendra finalement la session «ordinaire» de son conseil consultatif, le 15 juillet prochain. Un conseil attendu depuis le début de l’année en cours et en particulier après l’échange de déclarations «brûlantes» entre les frères ennemis de ce qui reste de l’alliance présidentielle.
Dans ce cadre, la session du madjliss echoura aura à discuter de plusieurs points. Cependant, trois questions essentielles figurent dans l’agenda de cette rencontre. Il s’agit en premier de la situation organique du parti avec notamment la menace du mouvement guidé par l’ancien ministre de l’Industrie Abdelmadjid Menasra. Il y a également la préparation des prochaines élections législatives et enfin le point le plus sensible, la place du parti au sein de l’alliance présidentielle. En outre, il y a le dossier des réformes politiques et les propositions soumises par la direction du parti à l’Instance de Bensalah.
Il est à souligner que les trois premiers points sont liés car la menace du mouvement de Menasra et la question de l’appartenance à l’alliance présidentielle auront des effets directs sur la participation du parti aux prochaines législatives puisqu’il ne sera pas question de faire des alliances avec le RND et le FLN, partis qui annoncent déjà une grande concurrence.
Le parti du défunt cheikh Nahnah n’est pas en bonne santé car les dissidents sont de retour avec plus d’organisation. Dans ce cadre, le rival de Soltani, Abdelmadjid Menasra, ancien ministre de l’Industrie du temps du président Zeroual, avait tenu son premier meeting populaire dans la localité des Eucalyptus à Alger. Ces dissidents du MSP se sont relancés dans la vie politique à travers «El Taghyir» ou «Front du changement national». En outre, il y a la question du quota de 30% pour les femmes dans le cadre de la nouvelle loi organique relative à la représentativité des femmes au sein des Assemblées élues. Ce quota n’arrange pas le MSP comme parti islamiste car nul ne peut changer les mentalités surtout au niveau des communes. Ce qui n’est pas le cas pour le parti de Ahmed Ouyahia qui dit avoir un réservoir de femmes pour les prochaines échéances électorales. S’agissant de l’appartenance à l’alliance présidentielle, certains cadres influents au sein du parti sont convaincus qu’il est temps de quitter cette alliance car en réalité, la place du MSP n’est que formelle ; d’ailleurs même au niveau de l’Assemblée nationale, l’expérience du vote du code communal quand le MSP a décidé de boycotter, le RND et le FLN, ont assuré le rôle de cette alliance au Parlement. Il est à rappeler que l’Alliance présidentielle, créée pour le soutien du programme du Président Bouteflika, est en train de mourir en silence même si formellement, elle existe toujours et pourrait continuer d’exister jusqu’à 2014. Le désaccord est clair entre les trois alliés, même si le RND semble tenir à cette Alliance présidentielle ; d’ailleurs, le SG de ce parti, Ahmed Ouyahia a fait l’effort d’assister aux festivités du 20e anniversaire du parti et il aurait même essayé de lever quelques
malentendus avec Bouguerra Soltani. Cependant, ce dernier vit une pression interne par rapport à cette alliance, une situation pas facile à gérer.
Par Nacera Chenafi