Réunion du comité national de solidarité avec le peuple sahraoui : Les droits de l’homme bafoués

Réunion du comité national de solidarité avec le peuple sahraoui : Les droits de l’homme bafoués

A la veille de l’examen, fin avril, du mandat de la Minurso par le Conseil de sécurité de l’ONU, le Comité de soutien au peuple sahraoui rencontre des membres des comités de prisonniers, des mères des enlevés et des victimes des forces d’occupations dans les territoires occupés d’El Ayoun, Gdeim Izik et autres.

Les récits sur les circonstances des conditions de vie des 98 prisonniers répartis dans 9 prisons, des 20 autres en détention dans les tribunaux militaires, sans compter la question des assassinats, des arrestations arbitraires et des violations des droits fondamentaux des populations vivant dans les territoires occupés, sont poignants et la douleur se lit sur les visages des témoins. Ils sont venus des territoires occupés de la RASD, un territoire au statut juridique « non autonome », selon la résolution de l’ONU et la liste de déni des droits de l’homme garde ses secrets en attendant un mécanisme de surveillance, de contrôle et de protection.

A la veille de la remise du rapport concernant le conflit du Sahara occidental au Conseil de sécurité par le secrétaire général de l’ONU, une rencontre a regroupé, hier, au siège de la CNASPS, des représentants des comités sahraouis de soutien et de défense des droits de l’homme à laquelle des experts en droits de l’homme ont pris part pour apporter les éléments de réponses à la problématique qui sera soumise à l’examen du Conseil de sécurité des Nations unies à la fin de ce mois.

Les participants à la rencontre de coordination des comités de soutien et d’appui à la RASD ont, tout en exprimant leur ferme soutien à la protection des droits de l’homme au Sahara occidental, appelé la communauté internationale à déployer les efforts pour trouver une solution au problème qui dure depuis 1976.

A l’instar de certains membres du Congrès américain qui ont adressé une lettre à la secrétaire d’Etat, dans laquelle ils déplorent « les conséquences désastreuses des droits du peuple sahraoui du fait d’une situation politique incertaine dans les territoires occupés et l’absence d’un organisme international de surveillance des droits de l’homme », des experts des droits de l’homme, présents hier à la rencontre du CNAPS, s’inquiètent de l’absence d’instrument de protection et de surveillance de ces droits pour surveiller ces droits au Sahara occidental.

La Minurso, créée en 1981 pour superviser un cessez-le-feu entre le Maroc et le Front Polisario et pour mettre en œuvre un référendum d’autodétermination qui n’a jamais eu lieu, est la seule commission parmi la soixantaine de commissions de paix des ONU depuis 1946 qui ne comporte pas de dispositifs de droits de l’homme, comme l’ont affirmé les participants dont Maya Salhi, expert en droits de l’homme auprès des Nations unies.

Et paradoxe des coïncidences des événements, à la veille de l’examen, le 29 avril du mandat de la Minurso par le Conseil de sécurité de l’ONU, le dernier rapport mondial sur les droits de l’homme du département d’Etat américain fait état de violation flagrante de ces droits par les forces marocaines contre les Sahraouis, citant des meurtres, des actes de torture et des détentions arbitraires qui demeurent.

Les travaux de la rencontre qui s’est déroulée au siège de la CNASPS, ont été présidés par Mohamed Mahrez Lamara, président, en présence de Mohamed Kamel Rezag-Bara, avocat, Saïd Ayachi, Mhand Berkouk, membres fondateurs.

Houria Akram