Le siège abritant la structure du mouvement de redressement du parti du Front de libération nationale (FLN) sis à Draria, dans les hauteurs de la capitale, vit une animation quotidienne importante. C’est ce que nous avons constaté hier en fin de journée lors de notre visite effectuée au lieu abritant le quartier général du mouvement de redressement du vieux parti.
Le chef de file des dissidents du parti de l’avant-garde, Mohamed Seghir Kara, n’a aucunement refusé de répondre à nos questions. Notre visite sur les lieux nous a permis de rencontrer des militants de la wilaya de Médéa qui n’ont pas manqué de nous faire part des luttes intestines que vit leur formation dans cette région, tout en nous remettant un communiqué de presse signé par les militants du mouvement de redressement au sein de l’ex-capitale du Titteri.
En cherchant à savoir son avis sur l’annonce, par la direction de la fin de l’opération de restructuration du parti, le porte-parole des redresseurs nous avoua qu’un «nombre important de militants fidèles au parti ont été illégalement écartés des instances de base lors des votes qui se sont déroulés dans toutes les kasmas et mouhafadas du pays».
Les redresseurs avouent que l’opération a été marquée par un véritable «hold-up», comme cela a été le cas à Médéa puisque les militants du FLN de Médéa que nous avons rencontrés
à Draria nous ont expliqué que toutes les kasmas de leur département, au nombre de 64, ont été élues par la voie de la fraude. Ceci comme le prouvent les copies des PV d’installation qui ont été signés en blanc, et «qui ont été remplis illégalement par des noms choisis et passés au peigne fin… sans que la base soit consultée à travers des assemblées générales sanctionnées d’opérations de vote transparentes», avouent les militants de la wilaya de Médéa.
«Des ex-opposants du parti deviennent responsables du FLN à Médéa»
Sans s’arrêter là, nos interlocuteurs nous apprennent que le président de la commission de discipline et le secrétaire général actuels de leur mouhafada ont été des opposants au FLN lors des précédents rendez-vous électoraux. «Ce qui n’est qu’une preuve tangible d’atteinte au principe du parti, règlement intérieur et statuts», ajouteront les militants de Médéa.
Tout en dénonçant «toute tentative tendant à faire du parti une propriété privée», nos interlocuteurs avouent que «les vrais militants du parti n’ont jamais abandonné le FLN et sont restés fidèles à ses principes lors de toutes les crises, loin de tout égoïsme et opportunisme».
A l’instar des militants de l’ex-parti unique au niveau de la wilaya de Médéa, le chef de file des redresseurs nous apprendra que «la base militante du FLN a rejoint le camp des redresseurs dans toutes les wilayas du pays et ceci sans exception aucune. On peut voir d’ores et déjà que le divorce entre la base et la direction du parti est consommé».
Cette grogne des militants du parti envers la direction actuelle, qui a eu pour racines le renouvellement des instances de base du parti, «a démontré qu’on est en train de menacer le parti dans sa composante humaine, puisqu’un grand nombre de vrais militants du FLN ont été écartés des instances», avouera encore Mohamed Seghir Kara, avant de dire que la prochaine réunion du comité central du parti, qui coïncidera avec le 23 de ce mois,
sera un non-événement «puisque ce comité est issu d’un congrès illicite, mais aussi compte tenu du fait que les convocations envoyées aux membres du comité
central n’ont pas porté d’ordre du jour, ce qui prouve encore qu’on est loin des usages du parti». Questionné sur le nombre des membres du comité central qui ont rejoint le mouvement des redresseurs, M. Kara a préféré ne pas révéler de chiffres pour l’instant, tout en concluant que tout est à refaire au sein du vieux parti.
Khaled Haddag