Le Mouvement d’Aboudjerra Soltani a réitéré sa revendication de dissolution de l’APN, assortie de la constitution d’un gouvernement d’entente nationale qui aura à assurer une période de transition, et ce, avant la révision de la Constitution et l’organisation d’élections législatives et locales.
C’est là l’essentiel des résolutions du bureau national du MSP qui s’est réuni, hier, en session ordinaire. Des résolutions ressassées puisque ayant été entérinées par la toute dernière session du conseil consultatif du parti, à l’effet, juge-t-on, de «dépasser la conjoncture politique, sociale et économique actuelle du pays qui invite à l’inquiétude». Pour le mouvement cher au défunt Mahfoud Nahnah à qui, la veille, un enfant a été fait dans le dos avec la sortie publique du tout nouveau parti d’Amar Ghoul, issu des entrailles du MSP, ces préalables sont incontournables pour faire face «collectivement» à cette sorte de paralysie générale qui caractérise l’activité nationale. Avec, relève le bureau national du parti, la détérioration du pouvoir d’achat et l’augmentation du nombre des pauvres et des chômeurs, les contestations, les incendies, les coupures récurrentes d’eau et d’électricité n’épargnant presque aucune partie du pays, l’insécurité qui caractérise nos quartiers populaires et les espaces publics. Face à ces situations, l’Etat est absent et les instances concernées, au lieu de prendre en charge ces préoccupations, fuient leurs responsabilités. Et au parti de Soltani de porter la responsabilité entière à ceux qui ont confisqué la volonté populaire, dévié de la trajectoire des réformes et ôté ce qui reste de la confiance entre administration et le citoyen ayant obligé ce dernier à chercher des solutions à ses préoccupations en dehors de tout cadre légal et organisé. Une fuite en avant qui ne dit pas son nom que le MSP dénoncera énergiquement et à laquelle seule, selon lui, la feuille de route qu’il a préconisée est à même de venir à bout. Concernant les prochaines élections locales, le bureau national a eu à composer la commission nationale, restant muet, cependant, quant à l’option de participation à ce rendez-vous électoral, en solo ou dans le cadre de l’Alliance de l’Algérie verte. Mais cette «omission» traduit en réalité l’option déjà prise, celle des deux options jumelées, selon le poids de chacun des composants du triumvirat. L’avis de la base militante consultée ces derniers temps à l’effet d’évaluer l’Alliance à la lumière des résultats des dernières législatives plaiderait, en effet, pour cette «combinaison ». Outre qu’elle permettra au MSP de redorer quelque peu son blason, cette dernière ne froisserait pas outre mesure Islah et Ennahda, les deux partenaires de l’Alliance, qui tiennent mordicus à reconduire sans conditions l’expérience du 10 mai dernier. Un épisode qui leur a été fructueux au point où nombre d’observateurs de la scène politique nationale et du camp islamiste situent la crise que connaît le MSP dans cette «Alliance» qui lui a été fatale pour avoir profité essentiellement aux partis squelettiques que sont les mouvement de Rebaine et de Akkouchi.
M. K.
