Belayat dit non!
Ni comité central, ni bureau politique, le parti se trouve incapable de convoquer une réunion pour aplanir ses différends.
La situation se corse davantage au FLN. Ses états-majors sont sérieusement paralysés. Le conflit opposant les ministres membres du BP à Abderahmane Belayat prend en otage les structures du parti. Ni comité central, ni bureau politique, le parti se trouve incapable de convoquer une simple réunion pour aplanir ses différends. Suite à la décision des ministres de tenir une réunion du bureau politique ce samedi, le coordinateur national Abderahmane Belayat, a manifesté son refus.
Dans un communiqué rendu public mardi, le coordinateur national du bureau politique est intervenu pour contrecarrer l’action des ministres en indiquant que le bureau politique sera convoqué après l’Aïd. «Eu égard à l’absence de certains membres du bureau politique qui se trouvent actuellement à l’étranger, cette question sera tranchée après la fête de l’Aïd si la nécessité d’une réunion du bureau politique serait avérée», a-t-il affirmé. M.Belayat dit qu’il n’est pas contre la tenue de la réunion du bureau politique tout en rappelant que la convocation du BP relève des prérogatives de la personne habilitée.

«Je ne vois pas d’inconvénient à la tenue d’une réunion regroupant des membres du bureau politique, pour peu que ces derniers procèdent à un échange de vues et d’idées concernant les affaires du parti sans pour autant perdre de vue ou porter atteinte aux règles élémentaires régissant les réunions des instances officielles, à savoir l’existence d’une personne habilitée à convoquer, présider et proposer l’ordre du jour de cette instance», a-t-il tenu à souligner en guise de rappel aux ministres. Après avoir souligné l’impératif de «faire preuve de discipline et respecter les conditions légales qui s’appuient sur l’article 9 du règlement intérieur du CC, M.Belayat a exprimé «son entière disponibilité à accompagner toute initiative de nature à préserver les intérêts du parti et l’unité de ses rangs». Pour la tenue du comité central, vivement revendiquée par les militants, M.Belayat soutient que «la tenue d’une réunion du comité central (CC) du parti est tributaire de l’assainissement de la situation qui prévaut au sein de la direction». «La tenue d’une réunion du CC est étroitement liée à l’impératif assainissement de la situation qui prévaut au sommet», a indiqué M.Belayat dans un communiqué.
Il a précisé, dans ce contexte, que «la conjoncture extrêmement sensible que traverse le pays et celle qui prévaut dans les pays arabes et africains voisins nous imposent en tant que parti d’oeuvrer à la préservation de notre cohésion et de s’écarter autant que faire se peut des dissidences internes, lesquelles auraient un impact certain et palpable sur le déroulement des institutions de l’Etat». «Une réunion du CC tenue dans ces conditions serait un échec», a-t-il souligné.
Ainsi, le FLN s’enfonce davantage dans la crise. La division au sein du bureau politique confirme l’incapacité du parti à trouver une solution de crise.Bien au contraire, la déchirure dans la famille FLN continue.
Avec cette nouvelle donne, le scénario de la crise de 2003 risque de se reproduire. Miné par des clans, le parti majoritaire se trouve incapable d’ouvrir un dialogue pour résoudre ses problèmes