Une importante réunion s’est tenue hier à l’hôtel Seybouse International et qui a regroupé près de 200 participants entre cadres, syndicalistes et travailleurs de l’entreprise Naftal venus de 17 wilayas de l’Est du pays.
Cet imposant rassemblement fait suite à l’étonnante décision de Sonatrach de créer son propre réseau de distribution de carburant, une décision qui pourrait compromettre l’avenir de plus de 30 000 salariés que compte Naftal.
Dans son discours devant une assistance se sentant lésée, Sid-Ali Beldjerdi, secrétaire général du syndicat de l’entreprise et patron de la Fédération nationale des travailleurs du pétrole, du gaz et de la chimie, a qualifié cette décision «d’infanticide économique».
Et d’ajouter : «Sonatrach a inscrit parmi ses priorités la réalisation de stations de service intégrées, géantes et de grandes capacités pour soi-disant satisfaire à la fois la demande et sécuriser les approvisionnements du pays.»
Beldjerdi a ensuite estimé que «la préoccupation majeure à l’heure actuelle, c’est d’augmenter les capacités de raffinage alors que Sonatrach fait de la réalisation de stations de service pour son compte un axe stratégique de développement».
L’orateur accuse ouvertement la maison mère de planifier la mise à mort de Naftal et cela depuis 1986. Il appelle l’assistance à s’opposer à toute éventuelle tentative de démantèlement d’une entreprise vitale pour le pays qui est menacée de destruction et de liquidation sous la couverture de la structuration.
Selon Sid-Ali Beldjerdi, le démantèlement ne date pas d’aujourd’hui : «Déjà en 1986, l’entreprise avait été amputée de son importante structure de raffinage au motif qu’il s’agissait d’une restructuration du secteur après celle qu’a connue Sonatrach en 1982 suite au décret n° 80-101 du 6 avril 1980.»
L’autre problème évoqué est celui de la concurrence déloyale qui a généré un véritable malaise au sein de l’entreprise du fait de la présence de concurrents privés algériens et de multinationales.
Ces concurrents se sont greffés, grâce à un concours de circonstances, au tissu économique et ne font que profiter des avantages du système de la péréquation.
Aucune obligation ne leur est faite pour desservir tout le territoire national notamment le Grand Sud comme c’est le cas de Naftal.
Il s’agit également de «l’interchangeabilité» de bouteilles de gaz avec les opérateurs privés qui n’ont pas investi à ce jour le moindre centime pour constituer leur propre parc de bouteilles.
Dans son long discours, le secrétaire général du syndicat de Naftal a dénoncé toutes ces entraves qui annoncent la mise à mort d’une filiale de la puissante maison mère Sonatrach.
Enfin, Sid-Ali Beldjerdi n’a annoncé aucune attitude à tenir suite à ce véritable bras de fer.
A. Ighil