Réunion des pays du champ à Nouakchott : AQMI et Boko Haram à l’ordre du jour

Réunion des pays du champ à Nouakchott : AQMI et Boko Haram à l’ordre du jour

La lutte contre les organisations terroristes Al Qaeda au Maghreb islamique (AQMI) et Boko Haram sera à l’ordre du jour de la réunion qui regroupera les ministres des Affaires étrangères des pays du champ (Algérie, Mali, Mauritanie et Niger), ainsi que le Nigeria, les 23 et 24 janvier à Nouakchott.

La rencontre de Nouakchott sera élargie au Nigeria pour « faire le point sur les liens entre AQMI et Boko Haram », a indiqué dimanche à Alger le ministre délégué chargé des Affaires maghrébines et africaines, M. Abdelkader Messahel, lors d’une rencontre avec la presse au siège du ministère à la veille de cette réunion. Le Nigeria sera associé pour « voir comment peut s’établir une coordination » entre ce pays et ceux du champ, a expliqué le ministre délégué.

La réunion de Nouakchott fait partie de la série de rencontres semestrielles prévues entre les ministres des Affaires étrangères des pays du champ, et intervient après celle d’Alger, en mars 2010, et Bamako (Mali), en mai 2011. Par ailleurs, M. Messahel a indiqué qu’un exposé sur la menace terroriste sera présenté à cette rencontre par l’unité fusion et liaison (UFL), le mécanisme qui regroupe les chefs des services de renseignements des pays respectifs. Le comité d’état-major opérationnel conjoint (Cémoc) présentera également un exposé sur la coordination militaire sur le terrain.

La réunion de Nouakchott sera, en outre, l’occasion de réfléchir à la conférence « Alger 2 » qui va, « probablement », se tenir au premier trimestre 2012 à Bamako « pour faire en sorte qu’il y ait une continuité de la stratégie établie avec nos partenaires américains et européens », a précisé M. Messahel. Il sera aussi question d’évaluer les visites effectuées à Washington et Bruxelles par les quatre ministres des Affaires étrangères des pays du champ, qui réfléchissent à une « structuration » de ce mécanisme.

Dressant le bilan du partenariat entre les pays de la sous-région, M. Messahel a estimé qu’il « commence à porter ses fruits », notamment au niveau du partage de renseignements, de la formation et de la logistique. Quant au partenariat avec les Etats-Unis et l’Union européenne (UE), le ministre délégué a souligné que les pays du champ « insistent beaucoup » sur le thème de la sécurité, notamment le triptyque formation, logistique, et partage des renseignements. « Nous avons sensibilisé aussi nos partenaires sur le volet développement », a-t-il ajouté. A une question de la possibilité d’intégrer le Maroc dans les pays du champ, M. Messahel a indiqué que jusqu’à présent, ces derniers n’ont jamais été sollicités, « de manière directe ou indirecte », pour l’intégration d’autres pays.

Il a relevé que les pays du champ sont ceux qui se situent autour du nord du Mali où se trouve le « sanctuaire » des groupes terroristes. « La lutte contre le terrorisme concerne directement les quatre pays du champ, tous nos partenaires le savent et l’acceptent », a-t-il affirmé. M. Messahel a indiqué, enfin, que la réunion de Nouakchott va permettre d’évaluer les conséquences de la crise en Libye sur les pays de la région, ainsi que la stratégie régionale dans ses deux volets, sécurité et développement.