Réunis à Niamey, les ministres des Affaires étrangères des pays du champ ont réitéré leur détermination de poursuivre la lutte conte le terrorisme. Au sujet du Mali, ils ont souligné la nécessité de trouver une sortie de crise urgente pour mettre fin à ce conflit dans cette région.
Dans leur déclaration finale, les ministres des pays du champ (Algérie, Mali, Niger et Mauritanie) ont rappelé que «la stratégie mise en place s’appuie sur les dimensions imbriquées et indissociables de la sécurité et du développement» et que la lutte contre le terrorisme et le crime transnational engagée par les pays du champ «requiert l’appui de la communauté internationale ».
Abdelkader Messahel, ministre délégué chargé des Affaires maghrébines et africaines, a pris part à la rencontre de Niamey. Les ministres ont, en outre, examiné à la lumière des communications de l’Unité de fusion et de liaison (UFL), et du Comité d’étatmajor opérationnel conjoint (Cemoc), l’«état de la menace dans la région et les mesures adoptées pour lutter contre le terrorisme et le crime transnational organisé », selon la déclaration.
Les ministres ont examiné aussi les résultats des travaux de l’UFL, réunie le 27 juin dernier à Alger et du CEMOC, réuni le 11 juillet 2012 à Nouakchott, et pris connaissance des communications actualisées sur l’état de la menace et les mesures arrêtées pour consolider la lutte contre le terrorisme et le crime transnational organisé. Dans ce contexte, les ministres ont encouragé ces deux mécanismes à «renforcer leurs méthodes d’action et à les adapter à l’état de la menace actuelle».
Par ailleurs, les ministres ont rappelé la pertinence des conclusions de la conférence de haut niveau sur le partenariat, la sécurité et le développement tenue à Alger les 7 et 8 septembre 2011 ainsi que l’importance et l’urgence de leur mise en oeuvre.
Ils ont convenu de tenir la deuxième conférence de haut niveau sur le partenariat dans les domaines de la sécurité et du développement à Niamey à une date qui sera arrêtée d’un commun accord. Ils ont réitéré la «solidarité active de leurs pays avec le peuple frère du Mali et ont renouvelé leur engagement à l’accompagner jusqu’à la normalisation totale de la situation», selon le texte.
A propos du conflit au Mali et ses conséquences sur les pays de la région, les ministres des pays du champ ont souligné, dans leur déclaration, que la recherche d’une sortie de crise au Mali «requiert une action résolue et urgente, articulée notamment autour de la préservation de l’unité nationale et de l’intégrité territoriale du Mali, et l’installation à Bamako d’autorités de la transition «fortes, consensuelles et représentatives à mesure de constituer un partenaire fiable et crédible».
Ils se sont, par ailleurs, félicités du retour à Bamako du président intérimaire Dioncounda Traoré, et de l’exercice effectif de ses fonctions. Ils ont aussi pris également acte de ses propositions visant à «compléter l’architecture institutionnelle du Mali» en notant avec satisfaction les consultations en cours en vue de la formation d’«un gouvernement d’union nationale, consensuel et représentatif de toutes les forces vives de la Nation».
Les ministres ont appelé, au cours de leur réunion, tous les Maliens à «adhérer à ce processus» et la communauté internationale à «le soutenir». Ils ont aussi lancé un vibrant appel aux Maliens pour qu’ils s’«entendent, se réconcilient et se réunissent autour des idéaux d’unité nationale, de concorde et de paix». Pour les ministres, la situation au Mali «pose des défis aux pays du champ, en termes de sécurité nationale et de stabilité régionale».
Ils ont souligné, dans ce cadre, leur volonté à «contribuer de manière active et solidaire à la recherche des voies et moyens à même de garantir la stabilité et la sécurité du Mali et celles de la sous-région, notamment par une action commune de facilitation du dialogue entre les différents acteurs».
Les ministres ont pris acte des résolutions et recommandations adoptées par la Cédéao, l’Union africaine et les Nations unies, en particulier la Déclaration solennelle sur la situation au Mali du 19e sommet ordinaire de la Conférence des chefs d’Etat et de gouvernement de l’Union africaine, tenue le 16 juillet dernier à Addis-Abeba, le communiqué de la 327e réunion, au niveau des chefs d’Etat et de gouvernement, du Conseil de paix et de sécurité de l’UA du 14 juillet dernier, ainsi que la Résolution 2056 (2012) du Conseil de sécurité sur le Mali. La prochaine réunion sera tenue à Alger à une date qui sera arrêtée ultérieurement aton appris.
Moncef Rédha