Les oulémas, prêcheurs et imams des pays du Sahel se sont réunis, hier à Alger, en vue de créer une ligue représentative de tous les pays de la région. L’idée, qui a germé lors d’une rencontre qui a eu lieu au niveau des Lieux Saints de l’islam, a fini par se cristalliser, avec le ferme espoir qu’elle contribuera à isoler les extrémistes, et à faire revenir tous les égarés vers le droit chemin.
Sous le thème «L’extrémisme religieux dans la région du Sahel, les causes et les solutions à apporter », les participants aux travaux de cette ligue qui se terminera aujourd’hui, ont choisi comme objectif d’unir leurs points de vue, afin de lutter efficacement contre l’extrémisme islamiste.
C’est dans ce cadre que le cheikh algérien,Youcef Mechriya, a mis l’accent sur l’impératif de créer une référence religieuse pour toutes les populations du Sahel, pour arriver au résultat escompté.
Selon lui, «il y aura une déclaration finale qui porte sur la création de ligue des oulémas, prêcheurs et imams des pays du Sahel. Son but et de créer une référence religieuse pour toutes les populations du Sahel et des imams, afin de combattre l’extrémisme et le crime sous toutes ses formes». «Nous voulons apporter l’expérience algérienne aux pays du Sahel», a-t-il ajouté.
Le représentant du Mali, Alphadha Kounta, cheikh d’une zaouia s’est, quant à lui, distingué par son évaluation de la situation critique qui prévaut actuellement dans son pays. Donnant l’air d’être fortement influencer par les Français, Il incombe l’entière responsabilité aux Touareg du Nord-Mali, coupables, selon lui, de la crise actuelle.
«C’est la famine dans le Nord, les Touareg ont pillé les boutiques et les magasins, ils ont commencé à tuer, à égorger et brûlés les femmes. Ils se disent qu’ils veulent appliquer la loi, alors qu’ils veulent dégrader les valeurs de l’Islam», a-t-il assuré.
De son côté, le vice-président de l’Association des oulémas musulmans algériens, Amar Talbi, estime que l’intervention étrangères n’est pas dans l’intérêt de l’Algérie et de la région du Sahel en général. À ce propos, il dira : «C’est pour satisfaire des buts stratégiques économiques et instaurer des bases militaires, visant à servir leurs intérêts que des pays comme la France cherchent à s’incruster dans la région».
C’est dans ce contexte qu’il a également estimé que «l’intervention militaire étrangère au Nord-Mali vise avant tout à exploiter les richesses naturelles, dont recèle ce pays». Questionné sur les buts tracés par la ligue, Cheikh Boureina Abdou Daouda, imam de l’université de Niamey s’est dit, quant à lui, confiant sur le fait de trouver une référence en matière de religion.
«Nous espérons l’existence de référence en matière de religion de sorte que les individus, les peuples et les autorités des pays du Sahel puissent se référer à cette instance, en cas de besoin pour que la ligue donne son point de vue par rapport à certaines actions et pour avoir une vision commune à nos problèmes.
Notre rôle est de nous entendre entre nous et ensuite sensibiliser la population, nous voulons également oeuvrer à atténuer la situation au Mali à travers le dialogue, la sensibilisation et l’enseignement », a-t-il dit.
«Nous, leaders religieux, nous demeurons convaincus que seule la religion pourra apporter une certaines atténuation morale à cette crise multidimensionnelle de par son rôle qui s’adresse à la conscience humaine et lui inculque des vertus exemplaires qui prônent l’amour, la fraternité, la cohabitation et l’échange mutuel», a-t-il ajouté.
Le cheikh Soufi Moaze, guide spirituel de la communauté spirituelle musulmane des Soufis du Burkina Fasso espère de son côté que la création de la ligue des oulémas et prêcheurs et imams des pays du Sahel permettra de «lutter contre la violence, le terrorisme, l’insécurité et l’intolérance ». Il dira également : «Je partage l’opinion de l’Algérie sur la question du Mali. Qu’ils essayent de s’asseoir pour dialoguer et pour discuter et trouver les solutions à même de recouvrer la sécurité au Mali.»
Younes Guiz