C’est « dans les termes les plus vifs » que la plus grande organisation internationale, après les Nations unies, a dénoncé lors de cette réunion, la seconde fois depuis le 10 juillet dernier, Israël, la force d’occupation, pour les crimes de guerre qu’il ne cesse de commettre en Palestine.
L’Organisation de la coopération islamique (OCI) s’est réunie en urgence, mardi dernier, à Djedda pour dénoncer les « crimes de guerre » d’Israël dans la bande de Ghaza, demander la levée immédiate du blocus imposé à cette enclave depuis juin 2007 et appeler à une réunion des donateurs, probablement en Egypte, pour financer à hauteur de 4 à 6 milliards de dollars la reconstruction de cette partie palestinienne. Selon l’ONU, plus de 1.000 maisons ont été détruites par « Bordure protectrice », l’opération criminelle déclenchée par Netanyahu le 8 juillet dernier, soit deux fois plus que lors de l’opération « Plomb durci » en 2007-2008. C’est « dans les termes les plus vifs » que la plus grande organisation internationale, après les Nations unies, a dénoncé lors de cette réunion, la seconde fois depuis le 10 juillet dernier, Israël, la force d’occupation, pour les crimes de guerre qu’il ne cesse de commettre en Palestine.
« Israël doit cesser immédiatement son agression contre le peuple palestinien et endosser la responsabilité légale et politique des crimes de guerre qui sont imprescriptibles », peut-on lire dans un communiqué publié à l’issue de la réunion. Le prince Saoud Al-Fayçal, qui a ouvert la réunion en sa qualité de ministre des Affaires étrangères du pays hôte, soupçonne Israël de chercher à « essuyer l’existence palestinienne ». « L’Etat hébreu doit réaliser que la paix est l’unique option pour sa survie », dit-il après avoir blâmé ceux qui soutiennent « la sauvagerie » d’Israël contre la population de Ghaza, et annoncé un don de 500 millions de dollars pour la reconstruction de l’enclave palestinienne. Lundi, la Ligue arabe a convié au Caire, « en urgence » et pour la seconde fois aussi depuis le 14 juillet, les ministres des Affaires étrangères de ses pays membres pour « arrêter le bain de sang de civils palestiniens » et « définir une position commune » sur cette agression israélienne qui a coûté la vie à près de 2.000 Palestiniens, dont 80% de civils. Israël fait état de 67 morts, dont 64 militaires. « Ghaza sombrera de nouveau dans la guerre dans quelques mois si Israël ne lève pas son blocus », met en garde James Rawley, le coordinateur des opérations humanitaires de l’ONU dans l’enclave palestinienne.
Un accord de dernière minute ?

Au Caire, les tractations entre les Palestiniens et les Israéliens sur une trêve durable, une prolongation du cessez-le-feu ou des négociations pour quelques jours encore continuent. « Les négociations sont difficiles », admet Moussa Abou Marzouk, vice-président du bureau politique du Hamas. « Les pourparlers sont sérieux, intenses et difficiles », déclare Khaled Al Batch, un dirigeant du Djihad islamique. Moshe Yaalon, le ministre israélien de la Défense, n’est pas optimiste. « Il n’y a pas de progrès dans les négociations », dit-il, demandant à ses troupes de se tenir prêtes à une reprise des hostilités. L’Egypte continuait hier, pour la deuxième journée de suite, de chercher à « vendre » aux deux parties un projet de cessez-le-feu qui transformerait en paix durable la trêve temporaire de 72 heures qui est arrivée à échéance hier soir à minuit.
Selon Hamas, ce projet vise, entre autres, un assouplissement des portions du blocus israélien et le report à plus tard des points de la discorde, comme la levée complète du blocus. Israël aurait proposé d’alléger des restrictions à deux points de passage, l’un pour les personnes, l’autre pour les biens, de porter à 5.000 le nombre de permis délivrés mensuellement aux Ghazaouis pour se rendre en Israël ou en Cisjordanie, de faciliter les transferts d’argent de Ramallah à Ghaza, d’ étendre la zone de pêche et de libérer quelques dizaines de prisonniers en échange des corps de ses deux soldats. Quant à la levée du blocus, la réouverture de l’aéroport et la construction d’un port, les négociateurs de Netanyahu refusent d’en entendre parler. Pour eux, ces trois points pourraient être discutés en échange du désarmement complet de Hamas et du Djihad islamique et d’une démilitarisation de Ghaza. Une demande qui a eu droit jusqu’ici à une fin de non-recevoir. Plusieurs analystes croient en la signature d’un accord à la dernière minute.
Djamel Boukrine