L’OPEP se réunira aujourd’hui en conférence ordinaire à Vienne.
Une rencontre qui ne devrait pas modifier les quotas actuels de l’organisation fixés à 24,84 millions de barils par jour, une mesure acquise, ou presque avant même que ne débute la réunion.
A la veille de la conférence en question, le ministre saoudien du Pétrole a jugé les prix actuels du pétrole «satisfaisants» pour «tout le monde».
Avec un prix du pétrole se situant entre 68 et 73 (dollars), que voulez-vous d’autre qu’un maintien de la production à ses niveaux actuels, a-t-il lancé, cité par des agences de presse.
Et de détailler que le marché est «très stable et en bonne santé» et que les prix actuels du pétrole sont «bons pour tout le monde».
Même les membres durs de l’OPEP, comme l’Iran et le Venezuela, ont appelé au statu quo.
Le ministre iranien du Pétrole, Massoud Mirkazemi, s’est rallié à la position saoudienne, notant en arrivant, hier, à Vienne que la situation de la demande était «meilleure».
Même son de cloche côté koweïtien. Le ministre du Pétrole cheikh Ahmad Abdallah al-Sabah avait défendu lundi dernier le maintien du niveau actuel de l’offre pétrolière de l’organisation tout en concédant qu’un consensus n’avait «pas encore» été atteint parmi les 12 membres de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole.
Fin 2008, à Oran, l’organisation, qui pompe 40% du brut mondial, avait décidé de retirer du marché 4,2 mbj pour soutenir le prix du baril, passé de plus de 147 dollars en juillet 2008 à 32 dollars en décembre, en raison de la récession économique et de la chute de la demande mondiale de pétrole.
Le baril du brut tourne aujourd’hui autour de 70 dollars, porté par de timides signes de reprise économique.
Il cotait hier 70,58 dollars à l’ouverture du marché à New York et environ 68 dollars à Londres. Les 12 pays membres de l’OPEP «ne vont sans doute pas bouger maintenant» et il serait «impopulaire» de baisser la production et de prendre le risque d’étouffer la reprise en faisant monter le prix du baril, a estimé Jason Schenker, du cabinet Prestige Economics, rapporte l’AFP. L’OPEP devrait en revanche discuter du respect par ses membres des quotas.
En juillet, l’organisation a respecté à 69% le quota global de production qu’elle s’est elle-même fixé, selon l’Agence internationale de l’énergie (AIE).
L’Arabie Saoudite a appliqué à 87% les baisses de production de la fin 2008, selon l’AIE, alors que d’autres pays membres ont été moins rigoureux: l’Iran (5%) et
surtout l’Angola (O%), qui souhaiterait être dispensé de quota comme l’Irak, arguant de son besoin urgent de reconstruction après trente années de guerre civile.
Youcef Salami