Le président Bouteflika a pris part dimanche soir à Syrte (Libye) à une réunion de concertation des pays du Sahel.
A la veille de la réunion d’«un groupe d’action antiterroriste» (créé à l’initiative de la France durant sa présidence du G8 en 2003) prévu à Bamako les 13 et 14 octobre, les leaders des pays du Sahel ont tenu dimanche dans la soirée une réunion de concertation juste après la clôture du 2e Sommet afro-arabe. Selon l’APS, le président Bouteflika a pris part dimanche soir à Syrte (Libye) à une réunion de concertation des pays du Sahel.
Cette réunion a regroupé outre le président Bouteflika, le Guide de la Révolution libyenne, le colonel Maâmar El Gueddafi, les chefs d’Etat de Mauritanie, Mohamed Ould Abdelaziz, du Mali, Amadou Toumani Touré et du Tchad, Idriss Deby Itno. Auparavant, Bouteflika s’est entretenu avec le Guide de la Révolution libyenne, le colonel Maâmar El Gueddafi. Toutefois, rien n’a été annoncé sur le contenu de cette réunion et s’il y a eu des échanges de propositions.
En tout cas, il est évident que chacun des leaders des pays concernés a donné sa vision des choses et un état des lieux a été fait mais on ignore s’il aura des conséquences sur la coopération entre les pays de la région qui se sont engagés à unir leurs efforts contre le terrorisme et toutes formes de criminalité. Cette réunion de concertation tenue en Libye intervient deux jours avant la réunion annoncée par le ministère français des Affaires étrangères.

Il s’agit d’une rencontre d’un groupe d’action antiterroriste (créé à l’initiative de la France durant sa présidence du G8 en 2003). Ce dernier tiendra sa réunion durant deux jours à partir de demain (les 13 et 14 octobre). L’objectif attendu de cette rencontre à laquelle participera la France est «étudier le renforcement des capacités des pays du Sahel contre la menace terroriste d’Al Qaïda au Maghreb islamique (AQMI)».
Ainsi, au moment où la France et d’autres pays occidentaux veulent se donner un positionnement de force dans la région du Sahel, Alger ne veut pas lâcher son rôle et son poids tout en défendant sa position relative au rejet de toute ingérence étrangère au Sahel. Dans ce contexte, l’Algérie continue de mener son travail diplomatique pour dénoncer le recours au paiement de rançons comme mode de financement du terrorisme et échange des terroristes contre la libération des otages détenus par Aqmi.
Mais certaines capitales occidentales préfèrent toujours négocier avec les terroristes. Il faut dire qu’avec cette position, l’Algérie s’est fait «des non-satisfaits» surtout ceux qui ont des intérêts géostratégiques et économiques dans cette région, dont la France qui a trouvé dans l’enlèvement de cinq de ses ressortissants, détenus toujours par Al Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), une occasion pour préserver sa place face à l’invasion sino-américaine.
En outre, la réunion de concertation des leaders des pays du Sahel, tenue à syrte, intervient au moment où des médias rapportent le fait qu’il y a des divergences entre ces pays sur la gestion des dossiers de lutte contre le terrorisme et la criminalité dans la région du Sahel.
Il y a une semaine, le président du Mali, Amadou Toumani Touré a déploré dans un entretien qu’il a accordé au journal français «Le Figaro», ce qu’il a qualifié de «déficit de coopération régionale» au Sahel dans la lutte contre Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi). Selon lui, «le Mali est otage et victime. Ces gens ne sont pas Maliens. Ils sont venus du Maghreb avec des idées que nous ne connaissons pas», déclare-t-il à propos des ravisseurs. «Le problème, c’est le déficit de coopération régionale.
Chacun se plaint du voisin, et les actions isolées sont vouées à rester ponctuelles.» Selon ce président, «le rôle de la France doit rester dans l’accompagnement et l’appui au plan matériel». Il est à rappeler que le Mali qui se déclare «victime» avait libéré quatre terroristes dont deux Algériens en échange de l’otage français Pierre Camatte «sous la pression de Paris», une action qui a remis en cause la coopération régionale.
Lors de l’avant-dernière réunion tenue à Tamanrasset, le général Ahmed Gaïd Salah a appelé les pays du sahel à respecter leurs engagements et à passer à l’action en ce qui concerne la lutte contre le terrorisme, la criminalité organisée et tous les autres phénomènes connexes. Toutefois, la coalition anti-Aqmi dans le Sahel composée de quatre pays (Algérie, Niger, Mali et Mauritanie) sera apparemment élargie à la Libye et le Tchad. On se demande si la coopération régionale sera plus efficace ?
Par Nacera Chenafi