Le départ d’Amar Ghoul impose au MSP un train d’activités organiques soutenu. Moins d’une semaine après la réunion du Madjliss Echoura, c’est au tour du bureau exécutif de se retrouver pour, entre autres, évaluer la médiation tentée à l’endroit des dissidents.
Aboudjerra Soltani, qui n’a pas su influer sur les décisions du Madjliss Echoura, le week-end dernier, présidera aujourd’hui mercredi une réunion du bureau exécutif du parti. Une réunion qui focalisera sur la préparation des élections locales mais aussi sur le dossier Ghoul qui tient en haleine toutes les structures du MSP. Le bureau exécutif du parti, que le Madjliss Echoura a chargé de préparer les élections locales, a assurément du pain sur la planche. Car, outre la minutie dont il doit faire preuve dans la confection des listes notamment en ces moments de grandes incertitudes organiques, il est appelé aussi à mieux gérer une éventuelle recomposition électorale avec les deux nouveaux alliés du parti, en l’occurrence El Islah et Ennahda. Le MSP, qui entretenait l’image de parti tractant le reste de la nébuleuse islamiste, se retrouve handicapé par la fugue de l’ex-ministre des Travaux publics, après qu’il eut pris son billet pour l’APN au nom de l’Alliance de l’Algérie verte (AAV). Car en fait, le MSP accuse le coup doublement : une fragilité, voire lézarde organique mais aussi un affaiblissement de sa position au sein de l’AAV. C’est pour cela d’ailleurs que le Madjliss Echoura a préféré ne pas livrer une guerre ouverte aux dissidents qui ont pris le parti d’Amar Ghoul. Contrairement à Soltani qui voulait tant tourner la page, le Madjliss Echoura a résolu de tenter une médiation pour sinon convaincre les dissidents de renoncer à leur nouvelle aventure, du moins décourager ceux qui auraient l’intention de suivre leur exemple. Une mission de conciliation a été instituée lors de la dernière session ordinaire du Madjliss Echoura. Cette dernière a jusqu’à l’Aïd pour tenter de faire revenir les dissidents à la raison. C’est le délai qui lui a été imparti. Aujourd’hui, elle doit exposer devant le bureau exécutif du parti le résultat des contacts qu’elle aurait déjà effectués. Une évaluation d’étape qui renseignera grandement sur les chances d’aboutissement de la médiation ainsi raisonnée par le Madjliss Echoura. Amar Ghoul, lui, a, comme de besoin, tenu à réitérer que son départ du MSP est irrémédiable. Comprendre qu’il serait vain de vouloir le convaincre à abandonner son projet. En même temps, il se retient de polémiquer avec qui que ce soit. Il accuse d’ailleurs sans répliquer la charge d’Akkouchi qui a dit de lui qu’il s’était prêté à une manœuvre du pouvoir. Une accusation que soltani a refusé de faire sienne. A la question posée, il rétorque qu’il n’a pas de preuve lui permettant d’affirmer cela.
S. A. I.