Consacrée entièrement «aux voies et moyens de soutenir le développement de l’entreprise et de promouvoir un climat propice à l’investissement et à l’activité économique», la tripartite, Gouvernement-UGTA-Patronat, qui aura lieu, aujourd’hui, à Alger, est importante à plus d’un titre.
Une tripartite économique, consacrée au développement de l’entreprise et la promotion de l’investissement se tiendra aujourd’hui à Alger, avec comme objectif la relance de l’activité économique nationale. Outre la délégation du gouvernement qui sera dirigée par le Premier ministre, M. Ahmed Ouyahia, et l’UGTA, plusieurs organisations patronales publiques et privées, participeront à cette rencontre, ainsi qu’une délégation des Sociétés de gestion des participations de l’Etat. Lors de la réunion du Conseil des ministres du 2 mai dernier, le président de la République avait chargé le gouvernement de convier rapidement ses partenaires économiques et sociaux à une concertation tripartite exclusivement consacrée aux voies et moyens de soutenir le développement de l’entreprise économique. Les conclusions de cette concertation seront mises en œuvre au cours de cette année. Ainsi, il est prévu la constitution de trois groupes de travail à l’issue de cette réunion. Les thèmes au menu des travaux de ces groupes sont l’entreprise, son environnement et l’investissement. Ils devront déposer leurs conclusions au plus tard à la fin du mois de juin. En prévision de cette tripartite, la première du genre en Algérie consacrée exclusivement à l’économie, les organisations patronales ont tenu quelques réunions pour se concerter, mais sans jamais parvenir à un consensus.
Fait nouveau, cette fois-ci, les revendications socioprofessionnelles des travailleurs ne seront pas sur la table des négociations. Le patronat, qui s’attaquera à cette occasion aux questions fondamentales, en particulier la transition économique qui «s’éternise», évaluera les politiques économiques adoptées par les pouvoirs publics. Une fois le constat établi et le diagnostique fait, il sera question de discuter des moyens à mettre en œuvre pour réunir les conditions nécessaires permettant la construction d’un tissu économique performant. Des propositions susceptibles de relancer l’économie nationale seront proposées, dans cette optique, au gouvernement.
Fort de cinq cents sociétés privées et publiques de droit algérien représentant l’ensemble de l’économie nationale, le Forum des chefs d’entreprise compte mettre l’accent « sur la nécessite de stabiliser le cadre législatif en faveur du secteur des petites et moyennes entreprises et de placer les petites moyennes entreprises, génératrices de 80% des richesses hors hydrocarbures, au cœur des politiques d’investissement et de croissance ».
Mohand-Saïd Naït Abdelaziz, président de la Confédération nationale du patronat algérien, a affirmé que cette rencontre, au cours de laquelle il sera question de rapprocher les points de vue pour dégager une action collective et consensuelle, sera dédiée au programme de développement économique qui s’articulera autour de l’apport des chefs d’entreprise. La centrale syndicale, qui a tenu plus de trente-cinq réunions avec les fédérations nationales traitant de la question du développement de l’entreprise et de la promotion d’un climat favorable à l’investissement, compte peser de tout son poids à cette occasion.
Une fois n’est pas coutume, elle axera son intervention sur l’importance de la promotion de la production nationale, seule garante du bien-être des travailleurs. Les pouvoirs publics aussi accordent une importance particulière à cette tripartite.
M. Tayeb Louh, ministre du Travail, de l’Emploi et de la Sécurité sociale, qui a affirmé les travaux de la tripartite concerneront des questions en relation avec l’aspect économique et l’amélioration du climat d’investissement, a précisé qu’à cette occasion, les partenaires économiques et sociaux débattront des moyens de promotion des performances de l’entreprise économique et du renforcement de l’investissement en faveur de la création d’emplois. Mme Louisa Hanoune, secrétaire générale du Parti des travailleurs, est aussi exprimée sur la tripartite. Elle a invité, sous forme de souhait, la centrale syndicale à soutenir les secteurs public et privé, créateurs d’emplois, estimant nécessaire d’accorder un intérêt accru au secteur public, car « les gains obtenus par chaque entreprise publique vont directement au Trésor public contrairement au secteur privé ». Cela étant, la SG du PT a exhorté les pouvoir publics à encourager davantage les entreprises privées créatrices d’emplois et leur permettre de jouer un rôle efficace dans le développement.