Réunion à haut risque du comité central du FLN,Belkhadem prêt à l’épreuve

Réunion à haut risque du comité central du FLN,Belkhadem prêt à l’épreuve
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Le FLN tiendra aujourd’hui à l’hôtel Mazafran une réunion de son comité central, issu du 9e congrès, dans des conditions où le secrétaire général Abdelaziz Belkhadem aura fort à faire pour endiguer une contestation interne qui bruisse depuis quelques semaines et qui a atteint ces deniers jours son paroxysme.

Des dizaines de défections sont annoncées, et déjà quelques fortes personnalités du parti, comme Bouhara, Goudjil, Abada, Mohamed-Seghir Kara, El Hadi Khaldi, Mohamed Boukhalfa, ont officiellement annoncé leur boycott de la rencontre.

Belkhadem qui va animer une réunion de son comité central compte réagir à sa manière.

Avant de laisser s’exprimer les membres du CC, Belkhadem a écrit mardi à tous les membres de celui-ci pour les appeler à «la mobilisation générale», pour «ensemble tirer les enseignements de cette crise». Il leur a aussi demandé de battre le rappel des troupes de l’intérieur du pays pour une action d’éclat lors de cette réunion. Il a été demandé à ces militants non membres du CC de manifester leur soutien au SG et de le «montrer fort» à l’occasion de cette rencontre.

C’est dans ce contexte très tendu que le SG espère obtenir un plébiscite lors du CC pour «écraser» ses adversaires du mouvement de redressement qui continue d’enregistrer des adhésions.

A l’occasion de cette réunion du CC, organe souverain entre deux congrès, Belkhadem compterait «remettre son mandat en jeu», selon une source proche du bureau politique.

Lors d’une réunion restreinte du BP organisée le mois dernier et consacrée exclusivement à ce problème, il a affirmé qu’il était disposé à déposer sa démission, au Comité central. «Je suis prêt à déposer ma démission si la majorité du CC me retire sa confiance et juge nécessaire de soutenir les opposants», leur a-t-il dit.

Le patron du FLN a indiqué que «ce qui se passe est directement lié aux calculs politiques de certains membres du parti qui se positionnent déjà pour l’élection présidentielle de 2014».

Le nouveau mouvement de redressement, qui a officiellement rendu publique son existence par un communiqué, hausse le ton.

Le FLN est aujourd’hui confronté à sa plus grave crise depuis 2005, l’année où il a pris les commandes du parti. Le 9e congrès qu’il a dirigé de main de maître au début de l’année 2010 commence à peser lourd sur ses épaules. L’opposition est représentée par des membres du gouvernement, d’anciens ministres et de caciques. Le bras de fer qu’il a engagé contre les opposants a tourné court puisqu’il a fini par faire machine arrière, lui qui leur promettait de les traduire en conseil de discipline. Il s’est finalement contenté de leur envoyer une simple «lettre d’avertissement» qui n’a pas freiné leurs ardeurs.

Une opposition qui a surpris par le discours véhément de ses leaders, dont Khaldi et Kara. Le premier affirme avoir «des preuves et des exemples concrets» concernant les violations par Belkhadem des lois et des règlements du parti, et le second le qualifie de «dictateur qui refuse le dialogue et l’avis contraire».