Même si les partis réputés proches du pouvoir prennent l’information sur la présence du président de la République en France, pour soins, «sans gravité», précisent les bulletins officiels, les islamistes de l’Algérie verte, conglomérat réunissant le MSP, Ennahda et Al Islah, se concertent pour suivre et prévenir les actions « à prendre » en cas d’aggravation, ou de persistance de la maladie.
Chez les islamistes d’Ennahda de Fatah Rebii, le ton était carrément à l’alarme. Réunis hier au siège du parti, les membres de la direction d’Ennahda se demandent si le président de la République est encore capable d’exercer pleinement ses fonctions présidentielles. Cette question était un prélude à une autre : Bouteflika est-il apte à rempiler pour un quatrième mandat ? Pour Ennahda, si le départ du président se précise pour incapacité à remplir pleinement, pour cause de maladie, ses fonctions et attributions constitutionnelles de chef d’Etat, à ce moment il y a lieu de revoir la possibilité de dissoudre l’Assemblée nationale. Chez le MSP, en pleine préparation du congrès du parti, le 2 mai prochain, le ton était à la mesure. Il est surtout question de voir si le président de la République peut concrètement remplir ses fonctions pleinement. Dans le cas contraire, il serait judicieux de « préparer une élection présidentielle anticipée ».
Plus pondéré et mesuré dans ses déclarations à Mon Journal, Abderrazak Mokri estime qu’en l’absence de visibilité, « la classe politique ne peut rien préjuger. Les bulletins de santé officiels sont rassurants. Il faut attendre, évidemment, le bilan de santé du président pour spéculer s’il peut remplir encore ou non ses fonctions de président de la République. Donc, il faut attendre… » Précisons que Boudjerra Soltani avait émis le souhait de se présenter à la présidentielle de 2014, « dans le cas où les cadres du parti le souhaitaient… »
Fayçal Oukaci