Réunion à Alger entre les points focaux sectoriels et la société civile : Programme d’action sur la gouvernance

Réunion à Alger entre les points focaux sectoriels et la société civile : Programme d’action sur la gouvernance

Les travaux d’une réunion entre les points focaux sectoriels et les représentants de la société civile dans toute sa composante (politique, économique et sociale) ont débuté hier au Palais des nations à Alger dans le cadre de la préparation du 2e rapport d’étape sur la mise en œuvre du programme d’action national sur la gouvernance au titre du Mécanisme africain d’évaluation par les pairs (MAEP). Les participants à cette rencontre de deux jours auront à débattre des thèmes de la « Démocratie et gouvernance politique », « Gouvernance et gestion économiques », « Gouvernance d’entreprise » et « Développement économique et social ». L’Algérie devra présenter son deuxième rapport d’étape sur la mise en œuvre du programme d’action national sur la gouvernance lors du prochain sommet du MAEP, prévu en janvier prochain à Addis-Abeba en Ethiopie.

Messahel :

“Pour relever les défis d’un développement équilibré en Afrique”

Une nouvelle gouvernance dans les pays africains s’imposait pour relever les défis d’un développement équilibré, a affirmé hier à Alger, le ministre délégué, chargé des Affaires maghrébines et africaines, M. Abdelkader Messahel. Intervenant à l’ouverture de la rencontre des points focaux sectoriels avec la société civile, M. Messahel a estimé que la vision du développement portée par le NEPAD, « pose l’exigence d’une nouvelle gouvernance en tant que vecteur essentiel pour relever les enjeux d’un développement soutenu, équilibré et inclusif ». M. Messahel a relevé qu’il s’agissait d’une gouvernance « rénovée et multidimensionnelle » qui couvre les aspects politique, économique et d’entreprise ainsi que le volet socio-économique du développement. M. Messahel a rappelé à cette occasion, que le MAEP « contribue à la promotion par les Africains, eux mêmes, » de cette vision de développement et qui, a-t-il dit, « prend en compte les enseignements tirés de l’expérience des premières décennies post- indépendance ». Il a, par ailleurs, estimé que la rencontre d’aujourd’hui « marque une nouvelle étape du processus de larges consultations et d’interaction entre les pouvoirs publics et la société civile que l’Algérie a renforcé depuis son adhésion au MAEP ». Le ministre a, à cette occasion, rappelé que le Chef de l’Etat, M. Abdelaziz Bouteflika, a joué un rôle « essentiel » dans la création de ce mécanisme qu’il a qualifié d’ »unique en son genre dans le monde en ce qu’il incarne la volonté collective des pays africains participants, à aborder sans complaisance les questions liées à la gouvernance en Afrique ». M. Messahel a aussi relevé que sur le plan opérationnel, le MAEP a mis au point « des indicateurs et un questionnaire exhaustif qui servent de base au processus d’évaluation de la gouvernance dans les pays participants ». Selon lui, un des « grands mérites » de cette approche est qu’ »elle fournit aux pays l’occasion de conduire périodiquement des auto-évaluations approfondies selon une méthode participative, contribuant ainsi à consolider la pratique démocratique ». M. Messahel a souligné, d’autre part, que des missions d’experts africains sous la conduite d’un panel d’ »éminentes » personnalités sont organisées et leurs conclusions sont confrontées à celles de l’auto-évaluation pour permettre au forum des Chefs d’Etat d’identifier non seulement les bonnes pratiques, mais aussi les insuffisances en vue de formuler des recommandations à prendre en charge par les pays concernés dans le cadre de leurs programmes d’action respectifs. « La pertinence et l’utilité du MAEP se vérifient à chaque session du forum de Chefs d’Etat », a affirmé le ministre, ajoutant que ce mécanisme s’est imposé comme un instrument crédible de dialogue, d’échange et de soutien aux efforts nationaux en matière de gouvernance. Il a relevé, dans ce contexte, que l’Algérie a été parmi les « tout premiers » pays à mener à bien un processus d’évaluation dont le rapport avait été présenté par le Président de la République au sommet du forum du MAEP à Accra le 1er juillet 2007, assurant que les conclusions de l’évaluation et du débat entre les Chefs d’Etat ont été « prises en compte » dans le programme national d’action sur la gouvernance. En 2009, à l’occasion du sommet du forum du MAEP, à Addis-Abeba, l’Algérie a présenté un premier rapport d’étape sur la mise en œuvre de son programme national d’action, a-t-il rappelé. Revenant sur la rencontre de ce mardi, M. Messahel a souligné qu’elle avait pour objectif de procéder à des échanges sur les principaux développements intervenus depuis le premier rapport sur les quatre volets de la gouvernance dont le MAEP prescrit l’évaluation. La rencontre est structurée en quatre plénières qui portent sur la démocratie et la gouvernance politique, la gouvernance et la gestion économique, la gouvernance d’entreprise et le développement socioéconomique. M. Messahel a estimé que sur ces quatre volets, « notre pays a réalisé des transformations qui ont permis de réaliser des avancées. Il a aussi engagé de nouveaux chantiers pour enregistrer d’autres accomplissements en vue de parachever le processus de modernisation de l’Etat et de l’économie et d’assurer ainsi un meilleur avenir aux générations présentes et futures ». Il s’est adressé aux représentants de la société civile présents pour leur signifier que leurs contributions seront d’un apport « précieux » à l’élaboration du deuxième rapport d’étape qui sera examiné par le forum des Chefs d’Etat du MAEP en janvier prochain. Pour M. Messahel, cette rencontre est aussi « une consolidation de la tradition de dialogue entre les pouvoirs publics et la société civile qui constitue un atout essentiel pour une meilleure prise en charge des nouvelles exigences de la présente phase de mise en œuvre du programme de renouveau national ». Les travaux de la réunion entre les points focaux sectoriels et les représentants de la société civile dans toute sa composante (politique, économique et sociale) s’étalent sur deux jours. L’Algérie devrait présenter son deuxième rapport d’étape sur la mise en œuvre du programme d’action national sur la gouvernance lors du prochain sommet du MAEP, prévu fin janvier 2012 à Addis-Abeba en Ethiopie. Les deux dernières années qui seront incluses dans le rapport d’étape ont été marquées par l’engagement de profondes réformes en Algérie et l’ouverture de plusieurs chantiers dans les domaines économique et sociale, note-t-on. Une trentaine de pays ont adhéré au MAEP de manière volontaire et chaque pays adhérent présente un rapport qui est évalué par un panel d’experts. En marge de cette rencontre, M. Messahel a confié à la presse qu’outre l’évaluation de la gouvernance faite par les pairs, cette expérience « fait beaucoup de bien à l’Algérie en matière de débat, de dialogue, d’échange et de vision sur la perspective d’avenir qui permet à chacun de se sentir concerné par le devenir du pays ».

Mme Julienne Ondziel Gnelenga :

« La question occupe progressivement une place importante »

La question de la gouvernance occupe « progressivement une place importante » dans l’agenda du continent africain, a estimé hier à Alger Mme Julienne Ondziel Gnelenga, membre du panel des éminentes personnalités du Mécanisme africain d’évaluation par les pairs (MAEP). « La question de la gouvernance occupe progressivement une place importante dans l’agenda de notre continent. Cela est en soi un bon signe pour le MAEP qui est aujourd’hui un instrument de promotion de la bonne gouvernance dont l’utilité pour l’Afrique n’est plus à démontrer », a-t-elle déclaré. Selon cette experte congolaise, qui participe à cette rencontre en tant qu’invitée spéciale, les progrès réalisés en matière d’adhésion et de conduite des processus d’autoévaluation sont « encourageants ». Mme Ondziel a tenu à rappeler que l’Algérie, l’un des « pays pionniers » du MAEP, a été évaluée par les pairs en juillet 2007 et présenté son premier rapport d’étape de mise en œuvre du programme d’action en 2009, marquant ainsi, a-t-elle relevé, « la continuité du dialogue qui est installé au sein de la société algérienne en vue de mesurer en permanence les progrès accomplis en matière de gouvernance ». Elle a par ailleurs indiqué que les Chefs d’Etat fondateurs du Mécanisme avaient voulu que la société civile participe « pleinement » au processus du MAEP en tant que « partie prenante à part entière ».

« Cette participation renforce le dialogue entre l’Etat et les citoyens, permet une plus grande transparence entre eux et raffermit la confiance », a-t-elle ajouté. Mme Ondziel a en outre souligné le rôle « important » des médias dans la collecte et la dissémination des opinions des populations qu’ils « peuvent ainsi faire participer à la mise en œuvre et au suivi du programme d’action ». « Ces informations sont ensuite communiquées aux structures nationales qui les utilisent pour élaborer le rapport d’étape destiné au gouvernement pour transmission au Forum des Chefs d’Etat », a-t-elle détaillé. Pour l’intervenante, cet exercice « ne peut mieux réussir et être approprié que lorsqu’il est animé par une structure nationale permanente nommée Commission nationale de gouvernance, Conseil national ou Observatoire national de gouvernance ». Par ailleurs, Mme Ondziel a salué l’organisation par l’Algérie d’un « exercice inédit » de consultations sur le développement local conduit par le Conseil national économique et social (CNES). Elle s’est dite, enfin, « convaincue » que cette rencontre était le « premier maillon » d’un dialogue « fertile et fructueux » qui accompagnera constamment le MAEP dans son parcours en Algérie comme partout ailleurs dans les pays participant à ce mécanisme.