L’évaluation de l’application des mesures prises lors des deux précédentes tripartites, l’examen des 94 points de facilitation proposés par le gouvernement et l’instauration d’une loi économique, sont les trois thèmes sur lesquels s’est principalement articulée la deuxième rencontre du patronat réuni, mardi dernier, jusqu’à une heure tardive.
Initiée en guise de préparation à la prochaine tripartite, ce conclave, qui s’inscrit dans une série de réunions programmées chaque mardi jusqu’au 10 septembre, a regroupé cinq organisations patronales, à savoir la Confédération nationale du patronat algérien (CNPA), la Confédération des industriels et producteurs algériens (Cipa), la Confédération générale des entreprises algériennes (CGEA), l’Union nationale des investisseurs (UNI) et, enfin, l’Union nationale des entrepreneurs publics (Unep). S’agissant du premier thème, une source patronale a fait savoir que le constat établi suite à l’évaluation des mesures prises lors des deux dernières tripartites fait état de la non- application, à ce jour, de 200 recommandations.
« Le bilan a été très négatif », soutient notre source. Parmi les autres griefs, le patronat pointe un doigt accusateur sur les banques et les institutions financières. Il soutient que les banques « continuent de bloquer toute initiative d’investissement ». Citant, entre autres, le rééchelonnement des dettes des PME, le patronat critique son application et réclame la révision de tout le processus et, surtout, son association dans la prise de décision.
« Il y a eu de la discrimination et de la marginalisation », a souligné notre source, avant d’ajouter que les organisations patronales demandent à participer dans les conseils d’administration des institutions ayant une relation avec l’environnement de l’entreprise, à l’image de la Cnas, du Fonds d’investissement, du Comité de crédit. « Notre implication doit être réelle pour mettre un terme au passe-droit, à la corruption et au régionalisme », a-t-il indiqué. Le patronat interpelle également le gouvernement pour revoir sa copie inhérente au foncier industriel.
« Ce problème n’est pas encore résolu », selon notre source patronale, ajoutant qu’il est primordial de réviser la décision relative au Crédoc d’autant qu’elle « n’a pas été appliquée comme prévu » et ne profite pas aux producteurs algériens. Lors de cette rencontre, les organisations patronales ont examiné, en outre, les 94 points de facilitation à l’investissement proposés par le gouvernement. « Nous apporterons notre contribution. Il y a, certes, des points positifs, mais nous avons aussi relevé des points négatifs », a souligné notre source.
Wassila Ould Hamouda