A partir du 1er janvier 2011, les institutions françaises chargées du paiement des retraités algériens du régime français auront à payer des frais de mandat à chaque échéance, selon un document du groupe français Malakoff Médéric, dont nous possédons une copie.
Il s’agit, explique-t-on, «de frais fixes dont le montant varie selon le pays destinataire des mandats». Pour les retraités algériens, ces frais sont de 7,17 euros pour les uns et 5,98 euros pour les autres «par opération effectuée». «Quant aux allocations payées sur un compte bancaire ouvert en France, elles sont exemptes de frais», ajoute le groupe Malakoff Médéric dans un document.
Cela a créé une certaine inquiétude chez de nombreux retraités. «Nous avons travaillé et obtenu notre retraite en France, nous sommes établis en Algérie et, pour recevoir nos pensions de retraite dans notre pays, nous devons payer ces frais, alors que si nous ouvrons un compte en France, nous ne payons rien.
Est-ce une façon de nous obliger à fermer nos comptes bancaires dans notre pays et en ouvrir d’autres en France ?» s’interrogent plusieurs d’entre eux. «Si nous sommes obligés d’ouvrir un compte bancaire en France, nous devons, à chaque fois, faire le déplacement, avec tout ce que cela peut engendrer pour nous comme frais, dont ceux de l’hôtellerie».
BADR, BNA, BDL et… Khalifa Bank !
Cela ne s’arrête pas là pour les retraités algériens du régime français. L’organisme français fédérateur des institutions de retraite complémentaire applicable aux salariés et aux cadres et assimilés, ARRCO, a adressé, en 2009, des correspondances à de nombreux retraités algériens les informant qu’il ne peut pas envoyer de mandats à la BADR, BNA, BDL et… Khalifa Bank, alors que Khalifa Bank n’existait plus cette année-là.
Irneo, issue de la fusion de l’Igirs et d’imeo, a adressé des correspondances, au cours de la même année, à des retraités algériens du régime français, dans lesquelles on peut lire : «Nous vous précisons qu’actuellement, nous ne sommes pas en mesure de créditer des comptes ouverts auprès des banques suivantes :
Banque de l’Agriculture et du développement rural (BADR), Banque du développement local (BDL), mais que toutefois, nous pouvons procéder au virement de vos allocations sur un compte ouvert auprès d’un guichet d’une banque en France».
Pour de nombreux retraités algériens du régime français, «cette mesure ne peut être bénéfique financièrement qu’aux banques françaises au détriment des banques algériennes, surtout que nous sommes des dizaines de milliers de personnes concernées. Imaginez la somme si pour chacun d’entre nous une retenue de 7,17 ou 5,98 euros est effectuée pour chaque opération bancaire !» disent-ils.
Par Mounir Abi