Le débat sur les retraites des Algériens en France est ravivé, suite aux récentes déclarations politiques et à la publication d’un rapport parlementaire. Au cœur de cette polémique se trouve « des problèmes d’exécution des accords de 1968« , particulièrement en matière de pensions pour les ressortissants ayant une carrière professionnelle partagée entre l’Algérie et la France.
Les députés Charles Rodwell et Mathieu Lefèvre (Ensemble pour la République) ont coécrit un rapport parlementaire évaluant l’impact économique de l’accord franco-algérien de 1968. Dans ce document, Charles Rodwell accuse l’Algérie « de ne pas respecter pleinement ses obligations financières » en matière de pensions.
Charles Rodwell illustre son propos par le cas d’un Algérien ayant partagé sa carrière (20 ans en Algérie et 20 ans en France). Selon la convention de Sécurité sociale de 1980, issue des accords de 1968, la charge de la retraite devrait être partagée à parts égales entre les deux pays.
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Charles Rodwell accuse l’Algérie de refuser de payer les retraites de ses ressortissants en France
Or, le député affirme que « l’Algérie ne versant souvent pas sa quote-part, c’est la France qui cette lacune en versant l’ASPA » (l’allocation de solidarité pour les personnes âgées) aux retraités concernés.
Par ailleurs, Rodwell a chiffré le coût de ce phénomène pour la France à plusieurs millions d’euros par an, soulignant « l’impact significatif sur les finances publiques« . Il a dénoncé le fait que cette charge financière « serait inévitable si l’Algérie honorait ses obligations« .
Le directeur de l’Observatoire de l’immigration et de la Démographie en France, Nicolas Pouvreau-Monti, est revenu sur ce sujet au micro de « Christine Kelly et vous« . En effet, il a expliqué que la convention de Sécurité sociale de 1980 régit notamment le versement des retraites entre les deux pays. Selon lui et conformément à cet accord, les caisses françaises versent leurs pensions aux Algériens ayant cotisé en France et partis en Algérie. Cependant, il a dénoncé « un manque de réciprocité de la part d’Alger« , qui, selon ses propos, « refuse de payer sa part de pension aux Algériens qui ont cotisé en Algérie et résident en France pour leur retraite« .
Les Algériens accusés de fraude à la retraite
Ces déclarations font également suite à des accusations de fraude à la retraite visant principalement les ressortissants algériens en France. Rappelons, en mai 2025, la Cour des comptes a alerté dans un récent rapport sur une fraude aux retraites estimée entre 40 et 80 millions d’euros annuels dans le versement destiné à l’Algérie, qui est le principal pays étranger bénéficiaire.
Cette somme qui représente jusqu’à 7.3% des pensions versées hors de France, est principalement liée à des décès non déclarés (jusqu’à 5% des cas).
Face à cette situation, la Cour des comptes française appelle à des contrôles accrus et à des mesures concrètes. Contrairement aux pays européens, la coopération avec l’Algérie dans ce domaine est également jugée « insuffisante« . L’institution propose de déléguer les contrôles à des partenaires locaux rigoureusement encadrés, afin de combler les lacunes administratives et le manque de suivi qui permettent à ces irrégularités de prospérer.
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