Le retrait du MSP de l’Alliance présidentielle a été qualifié de non-événement par le FLN, son désormais ex-allié. L’ex-parti unique n’est pas le seul à analyser sous cet angle la décision de la formation de Bouguerra Soltani adoptée au terme de la dernière session de son conseil consultatif (madjliss echoura).
Il se trouve, en effet, qu’au sein des autres partis dits d’obédience islamiste, qu’ils soient agréés ou en attente d’être légalisés, le divorce consommé entre le MSP et deux partenaires de l’Alliance présidentielle ne semble pas faire l’objet du moindre intérêt.
Un tel constat est établi par Abdellah Djabellah qui, contacté hier par nos soins, s’est abstenu d’émettre le moindre commentaire concernant le MSP. Entre M. Djabellah, leader islamiste qui est toujours campé dans l’opposition, et Bouguerra Soltani qui, jusqu’à son retrait de l’Alliance, s’est toujours distingué par sa politique d’entrisme, le courant ne passe plus depuis un bon moment déjà.
Et pour preuve, il suffit juste de rappeler la récente initiative annoncée par Bouguerra Soltani à travers laquelle le président du MSP a tenté la création d’un regroupement politique réunissant tous les partis islamistes algériens. Interrogé sur une éventuelle adhésion dans cette organisation, Abdellah Djabellah n’ira pas par quatre chemins pour faire de son refus catégorique exprimé par voie de presse.
Il n’est pas étonnant du coup que M. Djabellah se réserve tout commentaire concernant le retrait du MSP de l’Alliance présidentielle, lui, dont la rivalité qu’il entretient avec Bouguerra Soltani ne date pas d’aujourd’hui. Abdelmadjid Menasra, dissident du MSP, où il avait occupé le poste de vice-président du parti, s’est excusé, lui aussi, de ne pas être en mesure de commenter le retrait de ce parti de l’Alliance présidentielle.
«Je me trouve actuellement à l’aéroport d’Alger et franchement je ne peux vous faire aucun commentaire à ce sujet. Je préfère que ça soit pour une autre fois.» M. Menasra, qui est l’un des fondateurs du Front national pour le changement, a appelé récemment lors d’une conférence de presse à Alger pour la création d’un pôle politique pour le changement, précisant que le MSP est exclu de cette initiative tant que ce parti demeure allié du FLN et du RND qui sont des partis au pouvoir.
M. Menasra avoua faire part de ces propos avant que le MSP n’annonce son divorce avec ses deux partenaires, faut-il encore préciser. Un autre dissident du MSP, Drif Boualem, a, quant à lui, félicité le MSP pour son retrait de l’Alliance estimant que celle-ci «est en passe de devenir un sérieux handicap pour la vie politique algérienne».
Karim Aoudia