Retour sur un acte de pyromanie à Oran Lycée Benothmane: après la panique, la psychose

Retour sur un acte de pyromanie à Oran Lycée Benothmane: après la panique, la psychose

Mercredi après-midi, vers 14h30, une panique sans précédent s’est emparée du lycée Mohammed Benothmane, situé à Maraval.

En effet, le feu s’était déclenché dans l’une des classes, situé au 2ème étage de l’établissement. Selon les informations recueillies sur place et d’après des sources bien informées, l’incendie serait volontaire.

Un élève a fait entrer deux bouteilles remplies d’essence et a volontairement allumer le feu dans cette classe avant de prendre la fuite. Des soupçons pèsent sur deux ou trois élèves mais rien de concret n’a filtré au lendemain de l’incident.

RETOUR SUR UN APRÈS-MIDI CAUCHEMARDESQUE

Il est précisément 14h20, alors que la fin du cours tirait vers sa fin, des élèves du 2ème étage évacuaient leurs salles de classe dans une panique générale. Les élèves du premier étage, quant à eux, n’avaient pas encore compris ce qui se passait.

«Lorsque nous avons entendu le bruit important de pas, nous avons d’abord pensé que la cloche avait sonné, mais lorsque je suis sorti pour le confirmer, j’ai été surprise de voir les élèves descendre les escaliers très rapidement en disant, -Le lycée est en train de brûler- et c’est là qu’a commencé la panique», dira une élève de 2ème année.

Une fois l’alerte donnée, les élèves ont eu beaucoup de mal à rester calme et ont quitté leurs classes dans la plus grande précipitation. Des cris de peur fusaient de partout, accentuant davantage l’atmosphère de panique qui s’était emparée du lycée en question.

Regroupés dans la cour de l’établissement, les élèves ont pu constater, avec des yeux ébahis, une fumée noire qui se dégageait de la classe dans laquelle le feu s’était déclenché. Les vitres des fenêtres qui explosaient étaient accompagnées des cris des élèves, paralysés par la peur.

Toujours selon les informations recueillies sur place, le feu a pu être maitrisé avant l’arrivée des pompiers et ce, grâce à l’intervention du personnel de l’établissement, tous corps confondus et ce, en utilisant les extincteurs. Pour des mesures de sécurité, les élèves présents dans la cour ont été priés de quitter l’établissement et de regagner leur domicile, vu que les cours avaient été suspendus.

UN LENDEMAIN TOUT AUSSI CHAOTIQUE

Le lendemain matin, les élèves du lycée Benothmane ont donc repris le chemin de leur établissement, encore marqués par l’événement de la veille mais aptes à renouer avec les cours mais c’était sans compter sur la tenue d’une réunion de crise ayant regroupé les enseignants, la directrice de l’établissement, des membres du syndicat du SNAPEST et des inspecteurs envoyés par l’académie.

La réunion a duré deux heures et a eu pour effet de perturber les élèves à qui aucune oreille attentive n’a été prêtée. Ces derniers ont même tenté de pénétrer de force dans la salle des professeurs où se tenait la réunion.

La situation tendait au pourrissement avec des élèves de plus en plus remontés, «L’insécurité qui règne dans l’établissement est un danger pour tous pas seulement pour les enseignants. Ce n’est pas parce qu’ils soupçonnent un ou deux élèves que nous devons tous être pointés du doigt», dira un élève.

A 10h00, alors que les enseignants avaient décidé de regagner leurs classes, certains élèves ont refusé de faire de même. La situation était tellement tendue qu’une décision a donné le choix aux élèves soit de rentrer en classe soit de quitter l’établissement. Du coup, les classes se sont retrouvées avec pas plus de dix élèves alors que d’ordinaire elles en comptaient jusqu’à 48.

LE MANQUE D’ENCADREMENT, À L’ORIGINE DE CE CHAOS?

A la fin de la réunion de crise, nous nous sommes entretenus avec un membre du syndicat du SNAPEST qui a dénoncé cet acte aux conséquences graves. Ce denier déclarera: «Il y a 1.300 élèves dans cet établissement, mais pour 8 adjoints d’éducation seulement. Ce nombre important d’élèves nécessite la présence de deux surveillants généraux, alors qu’il n’y en a qu’un et le 2ème poste budgétaire n’a toujours pas été pourvu.

Ce manque d’encadrement laissait présager un événement fâcheux, mais de là à ce qu’un élève fasse entrer de l’essence dans un lycée et allume le feu, c’est extrêmement grave.» Par la suite, nous nous sommes rapprochés de la directrice de l’établissement pour avoir sa version des faits, mais cette dernière n’a pas souhaité nous répondre, sans aucune autorisation émanant de la Direction de l’éducation.

Belouzaa Adjila