Retour sur l’accord entre le MNLA et Ansar Eddine

Retour sur l’accord entre le MNLA et Ansar Eddine

Ils ont pris également l’engagement de lutter contre le terrorisme et le crime organisé et d’œuvrer à la libération des otages. Ce qui équivaut à une nette démarcation des groupes terroristes, Aqmi et Mujao.

Les principaux mouvements, qui occupent le Nord-Mali, le MNLA et Ansar Eddine, sont arrivés à un compromis et se sont entendus pour parler d’une même voix avec les autorités maliennes. Ils ont signé un pacte et donné des gages au pouvoir de Bamako quant à leur volonté de trouver une solution pacifique et durable à la récurrente crise du pays.



Dans leur document, les deux groupes ont montré des signes de flexibilité, notamment à travers les concessions, en révisant à la baisse leurs revendications, dans l’intérêt du “peuple de l’Azawad”. Il n’est plus question d’indépendance de l’Azawad pour le MNLA et plus question d’imposer la charia côté Ansar Eddine. Ils se sont engagés à respecter “toutes les libertés fondamentales sans distinction de race ou d’appartenance ethnique ainsi que des règles universelles pertinentes des droits de l’Homme, de gouvernance et de l’État de droit”.

Ils ont pris, également, l’engagement de lutter contre le terrorisme et le crime organisé et d’œuvrer à la libération des otages. Ce qui équivaut à une nette démarcation des groupes terroristes, Aqmi et Mujao ; exigence posée par la communauté internationale.  Reste à présent la position que vont adopter les “va-en-guerre” maintenant que la solution politique ne trouve aucune objection. Cela d’autant que les deux mouvements qui rejettent l’intervention militaire ont fait des concessions, mais affiché une claire volonté d’aller vers le dialogue pour un règlement pacifique et durable de la crise.

Reste également la position de Bamako où la classe politique est profondément divisée alors que la transition peine à démarrer.  Pour autant, le pari d’une solution politique n’est pas totalement gagné, puisque la dernière résolution du Conseil de sécurité de l’ONU laisse ouverte l’option militaire. Ce que les deux mouvements refusent, tout en insistant sur l’ouverture de négociations pour en finir avec le cycle de l’instabilité.

Les choses semblent s’être accélérées ces derniers jours avec le rapprochement des positions algérienne et française sur la solution pour la crise malienne, l’option américaine favorable surtout à la solution politique. Cela réunit les conditions pour amorcer les discussions “dans les brefs délais”, ont souhaité Ansar Eddine et le MNLA. Ce sera au président burkinabé, Baise Compaoré, de réunir les deux parties pour le dialogue après avoir réussi à les mettre en contact une première fois à Ouagadougou.  Le mérite revient également à l’Algérie qui a pu réunir les deux groupes aux options opposées, à les rapprocher pour enfin les amener à signer l’accord de partenariat. L’Algérie a toujours plaidé pour une solution politique dans le cadre d’un dialogue inclusif. Elle insiste également sur la solution globale tout en invitant Bamako et les groupes targuis à respecter leurs engagements respectifs.

Pour les deux groupes, l’Algérie a encore un rôle à jouer dans le processus qui sera engagé.

D B