250 centres de formation sont gérés par des ordonnateurs à distance et ce, malgré les candidatures aux postes de directeurs.
Le Syndicat des travailleurs de la formation professionnelle dénonce les réunions de «complaisance» avec la tutelle. «Malgré une grève de trois jours qui a été observée du 10 au 12 juin, la tutelle continue de piétiner les règles de la Fonction publique», a déploré hier, Sana Tayeb, secrétaire général du Syndicat des travailleurs de la formation professionnelle. «Il y a des employés qui sont rémunérés à 15.000 DA/mois. Même pas la valeur du Snmg garanti par la loi», regrettent des représentants des travailleurs. La tutelle se complait dans la loi du deux poids, deux mesures entre le secteur de l’éducation et la formation professionnelle, alors que les deux fonctions sont issues du même niveau de formation et d’instruction. Malgré le taux de suivi de la grève estimé à plus de 67% à l’échelle nationale, rien n’est encore réglé. «Pis encore, contre toute attente, des sanctions ont été prononcées contre un bon nombre de grévistes, notamment à Djelfa et à Tiaret», a regretté M.Sana Tayeb.
Evoquant la décadence qui règne en maître dans le secteur de la formation professionnelle, ce sont quelque 52.000 fonctionnaires en tout, espèrent voir le bout du tunnel. Sur un total de 6000 contractuels, 2000 à durée déterminée, attendent l’intégration officielle, et 4000 à durée indéterminée la confirmation dans leur situation professionnelle. D’autre part, il est question de vacance de 250 postes de directeurs de Cfpa. Ces centres son gérés par des ordonnateurs d’autres centres de formation depuis des mois. Z. S., directeur d’un centre de formation (Cfpa) et ordonnateur dans un autre centre de formation de l’intérieur du pays déplore la situation. «En tant que responsable, on ne peut pas être au four et au moulin. En plus de cela, on n’a même pas de primes pour cette double fonction et responsabilité» s’exprimait-il sous l’anonymat. Ce responsable ajoute en substance: «Mon poste de responsabilité m’oblige à la retenue. Mais, honnêtement, la situation des travailleurs et des cadres du secteur de la formation, mérite une meilleure considération», ajoute-t-il. Quatre points sont essentiels sur les sept revendications: révision du statut des formateurs, élargissement des primes scolaires et pédagogiques à 15%, intégration des intendants du secteur, ainsi que les travailleurs contractuels. Par ailleurs, certains directeurs de la formation professionnelle des wilayas ne trouvent aucun inconvénient pour s’ériger en juges d’instruction, déclarant «la grève illégale». Les membres du Syndicat des travailleurs de la formation professionnelle ripostent: «Nous revendiquons des sanctions contre ces responsables irresponsables. Au lieu de soutenir les causes légitimes des travailleurs, ces responsables, ne pensent qu’à leurs intérêts personnels aux dépens des autres», regrette-t-on.
Une réunion entre le syndicat du secteur et M.Khaldi, ministre de la Formation professionnelle, devait se tenir hier, dans l’après-midi au siège du ministère, pour trouver une issue au mouvement de protestation. «Le cas échéant, la grève sera reconduite dans les prochains jours ou la rentrée prochaine», a-t-on averti du côté des travailleurs de la formation professionnelle.