Retour sur la conférence de Mouloud Hamrouche à Sidi Bel Abbès : L’urgence d’un consensus national

Retour sur la conférence de Mouloud Hamrouche à Sidi Bel Abbès : L’urgence d’un consensus national
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L’ex-chef du gouvernement a consacré la première partie de son intervention au consensus national et la seconde à la bonne gouvernance. Pour cela, il commencera en revenant longuement sur les grandes résistances populaires des années 30, conduites par l’émir Abdelkader, cheikh Bouamama, Lala N’soumer et bien d’autres, qui, selon lui,  » faute de consensus national, ont été vouées à l’échec, ajoutant, comme pour traduire que le consensus national tant sollicité par nombre de partis n’est pas aussi simple. A cet effet, il demande que soit mise en évidence une parfaite et sincère conjugaison de tous les efforts et à tous les niveaux « . 

Il ajoutera que  » ce n’est qu’en 1954, que le combat a été généralisé sur le territoire national et le pays avait vécu alors un consensus national souhaité, tout en soulignant, en outre, que, sans une coordination nationale, tous les sacrifices, aussi importants fussent-ils, ont buté sur l’absence de personnalités nationales, à même de fédérer les efforts et se liguer pour un objectif commun.

Dans son intervention, Mouloud Hamrouche, tenant à être très explicite, insistera en disant que  » c’était en quelque sorte des actions sporadiques sans meneur d’hommes, donc, sans envergure nationale, ce qui a prolongé durant plus d’un siècle le combat et retardé en partie la révolution et, par extension, l’indépendance. A travers la verve habituelle et le dynamisme que nous lui connaissions, l’ex-chef de gouvernement regrette, cependant, le lourd tribut payé durant ces années de lutte « anarchique » contre le colonialisme.

Il ajoutera qu’il sous-entend par consensus national l’unité, la dignité nationale qui sont la pierre angulaire sur laquelle s’appuie inéluctablement toute construction future. Il ne manquera pas aussi de lancer quelques insinuations envers le système politique qui peine à sortir de sa vison tribale, retraçant une rétrospective pleine de symbolique, comme pour signer sa distance d’avec des pratiques archaïques de nature à rompre avec une liberté acquise avec un lourd tribut.

 » Le système actuel ne peut produire ni des réformes, ni des hommes, ni une alternative. Il est même incapable d’être une dictature éclairée, pire encore, il ne peut traduire son discours en action. C’est la confusion : le système est en train de nourrir la contestation pour maintenir l’instabilité « . La seconde partie qu’il abordera sera la bonne gouvernance où il soulignera la portée du thème de la conférence qui reste tributaire d’un Etat fort, comptable dans toutes ses actions devant le peuple. M. Hamrouche voudra dire par Etat fort des institutions fortes, démocratiquement élues, où la volonté du peuple est respectée, sans cela, on restera dans l’Etat tribu. Selon lui, le sujet de la bonne gouvernance est à connotation économique, social et administrative, et cela n’a pas de rapport avec la politique.

 » Elle prend ses racines dans une gestion transparente, dont les fruits raffermissent davantage le tissu social et confortent le pays dans sa sécurité et son unité nationale. Aussi, l’urgence est à la réhabilitation de l’Etat et ses fonctions pérennes, à la primauté de la loi et à la prépondérance de l’action politique, à savoir, un consensus national fondé sur notre identité, notre sécurité et notre projet national d’instaurer un Etat démocratique fort garantissant tous les droits et l’égalité entre tous les Algériens, en passant d’un système totalement autoritaire à un système ouvert et démocratique. Cela nécessitera de séquencer les phases de transformation et l’établissement des garanties y afférentes « .

 » C’est avec ces conditions que nous pourrons construire un consensus national et assurer, dans la paix et la sécurité, un avenir pour les enfants d’Algérie  »

K. B.