Retour du crédit à la consommation avant fin juin : Pas de plafonnement

Retour du crédit à la consommation avant fin juin : Pas de plafonnement
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Le retour au crédit à la consommation, qui devrait être effectif d’ici la fin juin, fait partie des sujets abordés, hier, par le ministre du Commerce, Amara Benyounès…

«On va adopter le décret relatif au crédit à la consommation, le principe retenu pour tout ce qui est produit ou assemblé en Algérie. Nous sommes dans les temps», a indiqué le ministre qui intervenait sur les ondes de la Chaîne III de la Radio nationale.

Ne seront donc pas concernés les produits importés. Le ministre du Commerce, qui appelle les consommateurs à faire preuve de «patriotisme économique», annonce qu’une campagne visant à encourager la consommation du produit algérien, compétitif en prix et en qualité, sera lancée à partir du 26 avril.

Il ne manquera pas de clarifier certains points, notamment ceux portant sur un plafonnement du crédit évoqué par de nombreuses sources. Il a ainsi précisé qu’aucun plafonnement n’est retenu. «Dans le crédit, ce que nous avons prévu c’est que le remboursement ne doit pas dépasser les 30% du revenu du demandeur de crédit». Un crédit ouvert donc précise le ministre, qui indique qu’il s’agit d’une «négociation entre l’acheteur et sa banque (son organisme de crédit)». De la décision attendue de réintroduire le crédit à la consommation, l’invité signale que celle-ci, après avoir été validée, en septembre dernier, par la tripartite, devrait prendre effet incessamment. Abordant la régulation du marché, le ministre a indiqué que cette exigence nécessitait la réalisation de marchés de grande distribution. Evoquant le déficit existant en termes de marchés de gros, il a noté qu’une dizaine de marchés de ce type est en cours de réalisation à travers le territoire national et qui seront achevés dans les 18 à 24 mois à venir, permettant d’alléger la pression sur la demande des fruits et légumes. Concernant le marché informel, qui représente 3 700 milliards de DA, soit 40 milliards de dollars, le ministre a admis que ce phénomène est «problématique» par le niveau qu’il a atteint et qu’il peut devenir «dangereux» pour la relance de l’économie nationale. Après une conférence sur l’informel, organisée en janvier dernier par son département ministériel, une seconde est prévue dans les semaines à venir et qui devra être couronnée par des recommandations visant à attirer l’informel vers la sphère formelle, poursuit-il, en ajoutant que cette mesure devra aussi s’appliquer au marché informel de la devise.

LG Algérie

Lyes Sadoun

«Je ne suis pas imam, je suis ministre»

A l’issue de son intervention, le ministre du Commerce a confirmé que la décision abrogeant l’autorisation préalable pour le commerce de gros de boissons alcoolisées a été «gelée». «Dans un souci de sérénité et d’apaisement», le Premier ministre Abdelmalek Sellal a décidé de geler la mesure sur les boissons alcoolisées, a  déclaré Benyounès, affirmant qu’il a été victime d’un «lynchage médiatique». Il a ajouté : «je ne suis pas un religieux, je ne suis pas un imam, ou un muphti, mais un ministre, de la République  (je ne suis pas imam). Ce qui est licite ou illicite ne relève pas du ministre de la République». Il a défendu la mesure prise, affirmant notamment que des lobbies se sont opposées à lui. «Tous les pays du monde règlementent la vente de boissons alcoolisées». Selon lui, 70 % de ce commerce relève aujourd’hui de l’informel. Outre les manœuvres politiciennes, c’est à des lobbies mafieux que le ministre fera référence. Il y a eu une manifestation qui a été organisée par des revendeurs de boisson alcoolisés agréés, pour la simple raison qu’ils ne veulent pas que d’autres aient des licences. Ils veulent rester seuls sur le marchés», a-t-il affirmé.

L. S.