Après plusieurs mois de stabilité et d’apaisement dans les secteurs de l’enseignement supérieur et celui de la santé, l’heure est à la grève et à la contestation.
Le comité des médecins internes a appelé à une journée de grève au niveau des Facultés de médecine, pour aujourd’hui et qui sera suivie de rassemblements dans les centres hospitalo-universitaires à travers le pays pour exprimer non seulement leur solidarité avec les deux médecins morts mardi dernier, lors de l’évacuation d’un bébé de l’hôpital de Sétif vers Alger, mais aussi leur mécontentement sur ce qu’ils appelaient «l’abus de pourvoir» des responsables de CHU.
Les protestataires exigent, également, que la lumière soit faite sur cette affaire. Pour rappel, le mouvement des médecins internes, n’a aucune couleur syndicale, il s’agit d’un comité mobilisé après la mort tragique de deux de leurs confrères dans un accident de la route et ce pour dénoncer la situation des médecins internes dans les hôpitaux publics.
En l’absence d’encadrement syndical, l’efficacité et la pérennité de ce mouvement de débrayage est remise en question.
Pour le Dr Mazite, ex-porte-parole du syndicat des médecins résidents, ce mouvement de contestation «est un cri de colère et de détresse spontané, ce qui a remis en question l’efficacité et la pérennité du mouvement», «la mort des deux médecins internes dans un accident de la route a mis la lumière sur le calvaire de ces étudiants en 7e année de médecine victimes de l’exploitation dans les établissements hospitaliers», a-t-il expliqué, avant d’ajouter: «Confier cette mission d’accompagnement des malades en dehors des CHU à des médecins internes est une aberration au point de vue juridique et professionnelle.
Le médecin interne est un étudiant en 7e année, il ne dispose pas des compétences et des performances nécessaires pour intervenir auprès des patients en situation de danger.»
Pour le Dr Mazite, «cette pratique courante au sein des établissements hospitalo-universitaires, s’explique par le manque de personnel d’où le fait que les responsables fassent appel aux médecins internes dans les différentes tâches» Pour sa part, le président du Syndicat national des praticiens de la santé publique (Snpsp) M.Lyès Merabet, estime que «les médecins internes ne devront en aucun cas quitter les enceintes des établissements hospitalo-universitaires, puisque ces derniers sont encore en cours de formation, et ne disposent pas d’une couverture», les médecins internes sont à l’hôpital pour être formés, non pas pour travailler pas «mais il ne faut généraliser ce phénomène sur le territoire national car Il y a des professeurs intègres».