Retour de l’investissement Emirati en Algérie

Retour de l’investissement Emirati en Algérie

Le président du Conseil national fédéral de l’Etat des Emirats arabes unis, M. Abdelaziz Abdallah Al Ghoreir a affirmé jeudi à Alger que son pays ambitionnait de réaliser des investissements de l’ordre de 10 à 15 milliards de dollars dans différents projets en Algérie, au cours des cinq prochaines années.

Visite du président du Conseil national fédéral des Emirats arabes unis à Alger :Lors d’une conférence de presse, le responsable émirati a précisé que son pays « encourageait les petits investissements au niveau des individus et ne se contentait pas seulement des grands investissements qui se font par les Etats ».

Le responsable émirati est venu dans l’espoir de débloquer certains projets d’investissements émiratis, en souffrance depuis plusieurs années en Algérie. A son arrivée en Algérie, Abdelaziz Abdallah El Ghoreir a clairement affiché la couleur : il est venu «appuyer tous les investissements dans les domaines Immobilier, Touristique, Financier et Pétrolier».

Le président du Conseil national de la fédération de l’Etat des Emirats Arabes Unis, M. Abdallah El Ghoreir a affirmé mercredi que le dossier de la relance des investissements émiratis en Algérie a été au centre de sa rencontre avec le président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika.

Le volume global des investissements déclarés en 2008 auprès de l’Agence nationale de développement de l’investissement (Andi) a atteint environ 2.402 milliards de DA pour un portefeuille de 16 925 projets. 95% sont des investissements locaux avec 16.823 projets pour un montant estimé à 1.504 milliards de dinars.

L’investissement étranger ne représente que 1% des projets enregistrés au niveau de l’Andi, soit 102 projets, dont 37 sont des partenariats entre des sociétés algériennes et étrangères, pour un montant global évalué à 897,591 milliards de DA. Sur 102 projets d’investissements directs étrangers, 38 émanent des pays arabes, avec une enveloppe globale évaluée à 405,098 milliards de DA, à même de créer 3.856 emplois.

Ce sont des investissements déclarés au niveau de l’Agence, y compris ceux qui ont obtenu des Conventions d’investissement, pour lesquelles le Conseil d’investissement a donné son accord pour les Conventions signées. Ce sont des engagements sérieux. Les projets qui sont en cours de négociations, pour lesquelles les conventions ne sont pas encore signées, ne figurent pas dans les statistiques de l’ANDI. C’est environ une vingtaine de projets dans les secteurs de l’Industrie, l’Agriculture, le Tourisme, l’Immobilier et la Santé.

C’est le cas des projets annoncés par le groupe émirati Emaar. Le groupe pour rappel, a signé en mars 2008 un mémorandum avec le ministère de l’Industrie sur la réalisation de trois projets dans les domaines de la Santé et du Tourisme. Emaar doit réaliser, en partenariat avec une entreprise algérienne, une “cité de la Santé” sur 20 hectares dans la ville de Staouéli, sur le littoral Ouest d’Alger, un établissement hôtelier et des infrastructures à usage public sur environ 400 hectares à Sidi Abdallah, une ville nouvelle en construction sur les hauteurs de la Capitale.

Le protocole prévoyait également la réalisation d’un projet hôtelier et touristique intégré dans la zone touristique de Douaouda, près de Tipasa, sur près de 109 hectares. Aucun de ces projets n’est déclaré à l’Andi. La crise financière a réduit l’engagement des Émirats Arabes Unis en Algérie.

On se souvient, jusqu’au milieu de 2008, le secteur de l’immobilier constituait l’attrait principal pour les investissements des sociétés émiraties. Plusieurs sociétés immobilières, dont Emaar, Al-Qudra et Emirates International Investment Company (EIIC), avaient annoncé des projets de plusieurs milliards de dollars.

Ces annonces ont été suivies par de nouveaux investissements dans le secteur industriel, comme celui d’Emirates Aluminium International, une société basée à Dubaï qui a annoncé la construction d’une aluminerie d’une valeur de 5,1 milliards d’euros à Béni-Saf, et celui d’EIIC dans le câblage électrique, l’Agriculture et la Banque. Mais l’avènement de la crise financière a réduit l’engagement des Émirats arabes unis en Algérie, dans la mesure où les investisseurs émiratis ont vu les conditions de financement se resserrer dans leur propre pays, obligeant plusieurs fonds d’investissement à réduire leurs activités, voire à se retirer totalement de certains projets. Ainsi, l’entrepreneur Emaar Properties basé à Dubaï a annulé quatre très grands projets.

La rénovation de la Baie d’Alger promise par Emaar Properties attendra. Par contre, lors de sa réunion ordinaire, la semaine dernière, le Conseil National de l’Investissement (CNI) a notamment approuvé des projets dont deux projets des groupes émiratis EIIC et Emiral. Initiés avant le changement de la législation, les projets échapperaient à la règle des 51/49%. Raison de plus pour les émiratis de ne pas renoncer.

Sur le site électronique d’EIIC, Dounya Park continue de figurer parmi les projets en cours de développement. Sur le terrain, les choses n’ont pas évolué. Les quelques arbres plantés, dont une partie a été importée, n’ont pas poussé. L’un des facteurs de blocage du projet résidait dans l’existence d’un contentieux foncier.

Des personnes privées, propriétaires de superficies mitoyennes de l’assiette « programmée» pour «Dounya Parc Alger», refusaient de céder leurs biens, pour diverses raisons. L’assiette officiellement retenue est estimée à près de 800 ha dont 630 pour le parc « paysager», avec des «équipements de loisirs culturels, ludiques et sportifs» ainsi que d’un « District métropolitain de 170 ha».

Ce qui veut dire en termes simples, un ensemble immobilier de 1.000 lits sur ces 170 ha, selon le projet initial. Le contentieux foncier aurait été réglé. C’est ce qui aurait entraîné le réexamen de ce projet d’investissement estimé à environ 5 milliards de dollars.

Le responsable émirati a appelé à accélérer le processus d’élimination des contraintes qui entravent la réalisation des projets dans les délais impartis soulignant avoir discuté de cette question avec les hauts responsables algériens qui ont exprimé leur disponibilité à œuvrer en conséquence. M. Al Ghoreir a souligné la nécessité d’échanger les visites de terrain entre les promoteurs des deux pays, annonçant qu’il a été convenu de tenir une réunion aux Emirats arabes unis, à l’effet de faire connaître les opportunités d’investissement en Algérie. Entre autres domaines porteurs en matière d’investissement en Algérie, le responsable émirati a cité l’Immobilier, le Tourisme, les usines.

« L’Algérie est proche de l’Europe et elle possède de l’Energie que nous pouvons transformer et exporter vers ce continent », a-t-il dit. Pour certains experts l’orientation préférée vers l’immobilier et les infrastructures de Tourisme des investissements arabes doit être infléchie au profit de projets porteurs d’un développement qualitatif plus important et générateur de productivité.