Les actions des éleveurs s’expliquent par leur volonté de sauver leur activité
La distribution du lait connaîtra des perturbations au cours des prochains jours. La pénurie pointera encore le nez lors des matinées déjà stressantes des citoyens. C’est en effet, ce qui ressort de la réunion tenue hier à Timizart par les éleveurs de plusieurs wilayas du centre du pays. La décision d’aller vers des actions de protestation et des grèves semble unanime parmi les agriculteurs.
En effet, les éleveurs sont en conflit ouvert avec la direction de lagriculture depuis maintenant plus d’une année. A l’origine de leur colère, le prix de vente du lait qui leur est imposé par le ministère de l’Agriculture.
Vendu à 30 dinars le litre aux unités de transformation, les agriculteurs reçoivent également une subvention de l’Etat estimée à 12 dinars le litre. Ce qui fait que le litre coûte 40 dinars déjà à la sortie des étables. Ceci sans ajouter la marge des collecteurs qui sont les intermédiaires entre les éleveurs et les unités de transformation.
Au regard de ce circuit, le consommateur apparaît le dindon de la farce. Avec la mauvaise qualité du lait et les effets nocifs du sachet plastique, le consommateur rémunère sa mort avec 25 dinars auxquels s’ajoute une autre subvention.
En fait, les agriculteurs comptent exiger une augmentation du prix de vente pour qu’il atteigne 60 dinars. Ils réclament également, en plus de cette augmentation, la hausse de la subvention de pas moins de 10 dinars. Pour justifier ces augmentations, le collectif des agriculteurs avance plusieurs raisons. Les difficultés rencontrées dans leur métier nécessitent de revoir à la hausse les prix de vente.
Il y va de leur survie. Tout d’abord, ces derniers estiment qu’avec les prix actuels des aliments du bétail, leurs affaires vont droit vers la ruine.
Ainsi, ces derniers ne voyant pas les pouvoirs publics s’intéresser à leur sort, prévoient d’élargir leur contestation à plusieurs wilayas du Centre. Ainsi, les représentants des éleveurs ont tenu hier une réunion pour décider des actions à lancer dans les prochains jours. Au vu des mois précédents, ces derniers iront sans nul doute vers des grèves et des marches.
Hier déjà, l’on évoquait le durcissement de leur mouvement avec la fermeture de la direction de l’agriculture à laquelle ils reprochent son manque de coopération.
Cela étant, il est donc évident au vu de la situation que les jours à venir connaîtront le retour de la pénurie de lait. Les actions des éleveurs s’expliquent par leur volonté de sauver leur activité, mais ne justifient pas le fait de laisser les enfants sans lait.
Pourtant, à bien observer, à maints égards, la ressemblance entre ceux qui s’agrippent aux subventions de l’Etat et les enfants qui attendent ce lait est grande et éloquente. Tous ont la bouche tendue vers le biberon.