Le retour de Chakib Khelil en Algérie a déjà suscité de vives réactions de la sphère politique. Tandis que certains partis se sont indignés de la réhabilitation de l’ancien ministre de l’Energie, déplorant une démission de la justice, d’autres, proches du pouvoir, n’ont pas manqué de saluer son retour.
Abderrezak Mokri, président du Mouvement de la Société pour la Paix (MSP), s’est indigné sur sa page Facebook du retour de Chakib Khelil en Algérie, « innocenté et honoré ». Il a aussi pointé du doigt la volte-face du président Abdelaziz Bouteflika, « qui accusait Khelil d’avoir détruit l’économie et constitué une association internationale de malfaiteurs » avant de déclarer son innocence et ses compétences ».
شكيب خليل يعود للجزائر مبرءا معززا مكرما!كيف يريدون ان يثق الشعب الجزائري في حكامه.الدولة التي يرأسها السيد بوتفليقة ه…
Posté par د . عبد الرزاق مقري sur jeudi 17 mars 2016
Une provocation
De son côté, le Secrétaire général du mouvement Ennahdha, Mohamed Douibi, a souligné dans une déclaration au site d’informations Tout Sur l’Algérie la démission de la justice. « Les indices de l’absence la justice étaient évidents », a-t-il estimé, rappelant les appels de certains partis proches du pouvoir, notamment le FLN, à la réhabilitation de Chakib Khelil.
Mohamed Douibi a par la suite regretté l’absence d’un Etat de droit, qualifiant le retour de l’ancien ministre de l’énergie en Algérie de provocation contre les citoyens algériens.
Il a ainsi souligné que Chakib Khelil est « justiciable », ne devant ni « être au-dessus des lois » ni « servir de bouc émissaire ».
Une justice pervertie
L’avocat et militant pour les droits de l’Homme, Ali Yahia Abdenour, a également réagi à cette nouvelle. Dans une déclaration au même site d’information, il a déploré à son tour la dépendance de la justice, qui « ne peut rien faire », étant « intégrée au pouvoir ». Il a aussi estimé que Chakib Khelil représente au yeux du président Bouteflika « l’ultralibéralisme » que ce dernier veut « réinstaurer en Algérie.
Quant à Me Khaled Bourayou, il a dénoncé la perversion du système judiciaire, agissant sous l’effet de décideurs politiques.
Chakib Khelil est rentré ce jeudi 17 mars 2016 en Algérie via la France, après avoir reçu des assurances de l’absence de poursuites judiciaires à son encontre. Son nom a effectivement été cité dans le scandale de corruption de l’affaire Sonatrach II.
Il a été accueilli par le wali à l’aéroport d’Oran (image au haut de cet article).