Réticence aux vaccins en Algérie : les explications d’une responsable

Réticence aux vaccins en Algérie : les explications d’une responsable

Les appels à la vigilance quant à la situation épidémiologique liée au coronavirus se multiplient, tant en matière de respect des mesures préventives qu’à la nécessité de se faire vacciner contre le virus. Sur ce dernier point, les spécialistes déplorent la réticence des citoyens.

L’ensemble des spécialistes et responsables au secteur de la santé en Algérie constatent une certaine réticence des citoyens à se faire vacciner. Or, ils ne cessent de multiplier les appels quant à la nécessité de ce geste afin d’endiguer la propagation de l’épidémie du coronavirus en rassurant la population sur l’efficacité et l’innocuité des vaccins disponibles.

Dans une déclaration à Algérie360, Djili Nadia, en sa qualité de sous-directrice des services de santé à l’EPSP Sidi M’hamed Bouchenafa à Alger centre, affirme que « depuis le début de la campagne de vaccination, on a constaté une certaine réticence chez les citoyens ».

Selon elle, « malgré que l’État a changé de politique en optant pour la proximité et en allant vers le citoyen afin de vacciner le maximum de population, malheureusement ce n’est pas tout le monde qui est convaincu de la vaccination ». La responsable souligne que les gens se montrent réticents « car ils ont peur de la vaccination ».

« La balle est dans le camp de la population »

Cependant, elle tient à préciser que du moment que « l’État a mis toute la logistique nécessaire, que ça soit sur le plan matériel ou humain, à la disposition de la campagne vaccinale, la balle se trouve actuellement dans le camp de la population ».

Concernant la fréquence des citoyens qui se rendent aux centres et points de vaccination, notre interlocutrice affirme que « les matins, j’ai constaté que c’est les personnes âgées qui viennent se faire vacciner ». Pour les personnes plus jeunes, « ils viennent généralement en fin de journée », constate Djili Nadia.

Un autre constat livré par la même responsable concerne le vaccin d’AstraZeneca. Selon elle, « la catégorie des jeunes opte pour le vaccin de l’AstraZeneca, homologué par l’Agence européenne des médicaments, et ce, pour leurs éventuels déplacements en Europe, notamment ».

« Contrairement aux personnes âgées qui ont tendance à consulter les médias lourds (télévision, radio, journaux) et donc sensibilisés, les jeunes sont plutôt branchés sur les réseaux sociaux, d’où la nécessité de saisir cette opportunité et d’y intensifier les campagnes de sensibilisations en leurs faveurs », a-t-elle préconisé. « Étant donné que le vaccin est un produit, autant en faire de la publicité et du marketing », ajoute-t-elle.

« Les virus n’ont pas de remède, donc le seul traitement, c’est la vaccination »

Dans son appel, Djili Nadia reconnait que « les gens se posent des questions, il faut qu’ils trouvent des réponses ». Mais, elle affirme « qu’il faut savoir que depuis l’ère des temps, les virus n’ont pas de remède, donc le seul traitement, c’est la vaccination ».

Pour ce qui est de la campagne de vaccination, la sous-directrice des services de santé à l’EPSP Sidi M’hamed a affirmé que la wilaya d’Alger dispose de 70 ponts de vaccination, dont huit dans les lieux publics. Ajouter à cela, tous les établissements de santé assurent la vaccination.

Abordant la question du taux de vaccination au niveau des deux centres dont elle est responsable, Mme Djili Nadia dit avoir constaté une moyenne journalière constante tournant autour de 200 personnes par jour, soulignant une « certaine conscience qui commence à s’installer chez les citoyens ».

Selon notre interlocutrice, « le fait de se faire vacciner ne veut pas dire que la personne est entièrement immunisée contre le virus, or elle va éviter les complications du Covid-19, la réanimation, l’hospitalisation et même le décès ». Et être vacciné, « ne veux pas dire qu’on peut enlever la bavette et négliger les gestes barrières », a-t-elle encore ajouté.

Propos recueillis par Massin Amrouni