L’apaisement que connaît le secteur de l’éducation nationale semble précaire. En atteste la mise en garde du Syndicat national des professeurs de l’enseignement secondaire et technique (Snapest) adressé au ministère de l’Education nationale.
En effet, le Snapest est monté au créneau pour dénoncer la retenue sur les salaires pour les journées non travaillées. Cette mesure est donc vivement dénoncée par le Snapest. Ce dernier appelle, par voie de conséquence, les professeurs, à s‘abstenir de dispenser les cours de rattrapage. Dans le communiqué; rendu public hier, ce syndicat annonce que le ministère a enjoint aux directions de l‘éducation de défalquer toutes les journées de grève du salaire du mois de mars.
Cette mesure est considérée « comme une revanche et une grave provocation ainsi qu‘une grave atteinte aux droits syndicaux ». Pour le Snapest, cette mesure est « illégale et contraire à toutes les dispositions juridiques » qui régissent le volet relatif à la retenue sur les salaires.
Le Snapest accuse le ministère de faire preuve d‘inconscience, ce d‘autant qu‘il est demandé, en parallèle, aux enseignants d‘assurer les cours de rattrapage. « Le syndicat rejette catégoriquement cette mesure et invite les enseignants, en cas de réelle exécution de cette directive, de se contenter juste d‘assurer les cours ordinaires ».
Cette grève, qui a duré pus de trois semaines a touché les trois paliers, le primaire, le moyen et le secondaire. Le mouvement de débrayage a été initié par les trois principaux syndicats du secteur de l‘enseignement, à savoir le Snapest, le Cnapest et l‘Unpef. Afin de mettre fin à ce mouvement de protestation qui allait hypothéquer l‘année scolaire, le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, a dessaisi le ministre de l‘Education, Abdelatif Baba Ahmed, de la gestion du dossier.
Ce dernier a été confié, en effet, au ministre auprès du ministre chargé de la Réforme du service public, Mohamed Ghazi, lequel a mené les tractations avec les syndicats et la direction générale de la Fonction publique. Et l‘accord entre les parties en négociations a aussi porté, entre autres, sur la question des retenues sur salaires pour les journées non travaillées.
Il a été convenu de ne pas défalquer les journées de grève des salaires des enseignants et, en contrepartie, ces derniers assureraient les cours de rattrapage. Mohamed Ghazi s‘est solennellement engagé à saisir le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, sur cette question avec l‘assurance que la décision finale sera certainement et sans aucun doute en faveur de enseignants et des élèves.
On comprend dès lors pourquoi le Snapest a rué dans les brancards en mettant en garde le ministère contre les conséquences de ses actes. Il est aussi évident que les deux autres syndicats ne vont pas rester les bras croisés face à cette attitude du ministère de l‘Education nationale. Une attitude qui ne va pas dans le sens de la préservation des intérêts des élèves et qui indique combien les lendemains peuvent paraître incertains dans ce secteur sensible.
Kamal Hamed