Les travailleurs d’Algérie Poste risquent de reprendre la grève. Ils menacent de paralyser, encore une fois, tous les bureaux de poste à travers le territoire national si jamais la tutelle ne respecte pas ses engagements relatifs à l’augmentation des salaires avec effet rétroactif à partir de janvier 2008.
«D’après les rumeurs, le débrayage sera déclenché à partir de demain», affirme une postière au niveau du centre des chèques à la Grande poste d’Alger. «Les gens tempèrent en attendant de voir la dernière fiche de paye pour décider», a-t-elle affirmé.
Un autre postier justifie la légitimité d’une seconde grève en regrettant qu’il n’y ait pas eu du nouveau alors que l’accord conclu entre les travailleurs et le ministre de la Poste et des TIC, Moussa Benhamadi le 10 janvier dernier¨, devait être appliqué avant le 20 de ce mois de février. «A ce jour, rien n’a filtré sur la mise en œuvre de cet accord alors que la direction aurait pu nous informer par une note», a-t-il déclaré.
D’après une source syndicale, une réunion a regroupé jeudi dernier le secrétaire général de l’UGTA, Sidi Said le directeur général d’Algérie Poste, Mohand El-Aid Lahlou avec le ministre du secteur, M. Benhamamadi.
Les trois parties ont conclu l’accord sur la promotion horizontale et verticale des travailleurs remplissant les conditions requises, l’enrichissement de la nouvelle nomenclature des postes de travail ainsi que le repositionnement des travailleurs sur les fonctions réellement exercées.
Le nouveau classement profitera à 20 000 travailleurs. Concernant la révision de la convention collective, ils ont convenu de la poursuite des concertations dans le cadre de la commission mixte chargée de l’examen du dossier qui devrait être remis à la tutelle avant la fin de mars 2013.
La même source a indiqué par ailleurs que les trois parties ne se sont pas prononcées sur l’une des plus importantes revendications des travailleurs, celle de l’augmentation des salaires avec effet rétroactif à partir de janvier 2008.
Le ministère n’a pas tranché sur la question malgré l’accord de principe de Benhamadi en janvier dernier. La raison en est que «la tutelle n’est pas convaincue de la légitimité de cette revendication «qui ne fait pas partie des clauses du statut particulier».
Ce point de discorde entre les travailleurs et la tutelle risque de déclencher une seconde grève des postiers à partir de demain, selon les rumeurs qui circulent dans les bureaux de poste. Les postiers avaient déclenché leur grève nationale au début du mois de janvier.
Massivement suivi, ce mouvement s’est progressivement radicalisé, en contraignant le ministre du secteur à se déplacer à Algerie Poste pour contenir la colère des travailleurs en leur promettant de répondre à leurs revendications.