Dans un passé récent, les automobilistes accusaient les concessionnaires. Aujourd’hui, il est clairement démontré que le problème est ailleurs. Les deux parties se rejettent la balle et c’est le citoyen qui paie les frais de la non-gestion…
La modernisation des services publics pose un sérieux problème à la lumière de la mauvaise gestion qui gangrène nos daïras. Pour preuve, la délivrance d’une carte grise devient un cauchemar pour les Algériens au point où le commun des mortels s’interroge à bien des égards sur les raisons, souvent inconnues, qui provoquent des lenteurs pour obtenir ce sésame. Pourtant, l’administration a sommé les concessionnaires de se conformer aux délais de rigueur non seulement pour remettre les cartes jaunes dans les temps, valables soixante jours à partir de la date ouvrable de la réception du véhicule, mais aussi les dossiers complets une fois les soixante jours expirés.
Autrement dit, la loi ne tolère plus l’histoire des “deux mois renouvelables” de la carte jaune. Ce cap passé, la même administration accuse des retards flagrants, allant de six et huit mois jusqu’à deux ans pour délivrer le document final : la carte grise du véhicule ! Et c’est cet aspect qui frappe le plus les esprits puisque, en plus des automobilistes particuliers, les entreprises sont aussi touchées par cette anomalie qui s’inscrit dans le temps. Or, dans un passé récent, les automobilistes accusaient les concessionnaires de lenteurs et de rétention des véhicules au vu des éternels ajournements dans la livraison. Mais la cacophonie se poursuit et la bureaucratie prend le relais. Renseignement pris, les daïras accusent les concessionnaires de lenteurs dans les réponses quant à la confirmation des documents des véhicules, notamment l’immatriculation, le numéro du châssis et le propriétaire. Sachant que la confirmation par courrier porteur n’est pas aussi tolérée, même si le courrier est scellé, cette démarche prend en otages les propriétaires des véhicules neufs et les daïras ne sont pas “pressées” de désamorcer cette situation explosive.
Chez les concessionnaires, on relève une nette amélioration dans la prestation de service même si beaucoup de choses restent à faire pour mieux servir le client au final. À qui la faute, alors, dès lors que chacune des deux parties se défend ; mieux, les deux concernés s’accusent mutuellement au grand dam du service public et du contribuable. Le hic réside dans le fait que la carte grise est délivrée, dans certaines daïras, le jour même ! Dans d’autres administrations, les délais ne dépassent pas les deux mois.
Comment alors expliquer que dans la majorité des daïras ce document relève d’un exploit ? Mieux, comment expliquer que, dans la même daïra, les cartes grises sont délivrées aux véhicules immatriculés en 2011 alors que ceux de 2010 et de 2009 traînent encore, surtout que ces véhicules sont livrés par le même concessionnaire ? Bizarre ! Une chose est sûre, il ne se passe pas un jour sans que des rixes se produisent dans les services de daïra, notamment à cause de ce document, devenu aussi précieux par la force de la bureaucratie.