Certains directeurs des travaux publics justifient le retard de la livraison de l’autoroute Est-ouest par des problèmes liés à l’indemnisation des propriétaires des terres qui ont fait l’objet d’expropriation.
Son achèvement était prévu pour l’année 2010. Trois ans plus tard, le projet de réalisation de l’autoroute est-ouest n’est pas encore fini et sa livraison risque encore d’attendre longtemps, pourtant, des grandes entreprises nationales et étrangères ont été mobilisées et une enveloppe financière de plus 11 milliards de dollars a été dégagée.
En réunissant les directeurs des wilayas, le ministre des Travaux publics veut donner un coup de la fourmilière afin de procéder à l’achèvement de cette infrastructure routière longue de plus de 12.000 km et qui traverse, 24 wilayas du nord, de l’est à l’ouest. Le ministre attend de ses directeurs des efforts supplémentaires pour assainir et résoudre tous les problèmes qui empêchent l’avancement des travaux.
En effet, la réalisation de cette route hautement stratégique pour l’économie nationale bute encore sur des problèmes qui obstruent l’avancement des travaux. Ces problèmes sont d’ordres financiers. Il s’agit de l’indemnisation des propriétaires des terres qui ont fait l’objet d’expropriation. Selon certains directeurs des travaux publics de wilayas, l’Etat n’a pas été « correct » avec les citoyens dont les terres ont été expropriées pour la réalisation de ce projet classé d’utilité public.
Si de nombreux citoyens ont fini par baisser les bras, après une longue résistance, en acceptant l’offre de l’Etat qui consiste à proposer à un prix trop pour le mètre carré jugé, d’autres font, cependant, preuve de résistance.
C’est le cas dans la wilaya de Média, de Bouira, de Bejaia et de Tizi-ouzou. Cette dernière n’est pas, bien entendu, desservie directement par cette autoroute. Mais, elle devra être liée par une liaison autoroutière au tronçon qui passe par la wilaya de Bouira. Il y’a lieu de préciser, selon les dires de certains directeurs, que le refus des citoyens a été brandit dans plusieurs localités de ces wilayas. Ils demandent la revalorisation du prix du mètre carrée.
Pour illustrer leurs propos, certains de ces directeurs ont affirmé que dans la ville de Médéa, le prix du mètre carré ne dépasse pas les 450 de dinars et entre 700 et 1000 de dinars à Bejaia. Dans la wilaya de Tizi-ouzou, les services des domaines ont proposé aux expropriés la somme de 1200 de dinars le m2 et entre 700 et 900 de dinars à Bouira.
Selon un directeur des travaux publics, « le prix réelle du mètre carré dans sa wilaya s’élève à 12.000 de dinars ». « Une grande partie de gens refuse le prix proposé », a-t-il indiqué.
« Nous avons essayé de jouer la médiation avec la population en les assurant d’une valorisation. Nous avons pu convaincre la population pour nous laisser faire avancer les travaux, tout en laissant la voie du dialogue », a expliqué ce responsable.
Contrairement aux wilayas du centre, les travaux de l’autoroute est-ouest n’ont pas connu le problème d’indemnisation dans la région de l’ouest. Le tracé est passé par des domaines appartenant à l’Etat.
Mahmoud Chaal
