Les sanctions en question portent essentiellement sur le retrait de l’agrément à certains promoteurs immobiliers. Mieux. Le ministre de l’Habitat promet d’exclure dorénavant ces entreprises de tout marché dans le secteur de l’Habitat.
Le retard dans les délais de réalisation, et donc forcément de livraison, un défaut par lequel brillent bon nombre d’entreprises nationales, vient pénaliser la réalisation des programmes de logements initiés par les pouvoirs publics et par là même accentuer la crise en la matière, provoquant ainsi presque régulièrement la colère des citoyens.
Pour cela, et suite aux multiples avertissements à l’encontre des promoteurs immobiliers et des entreprises de construction, Abdelmadjid Tebboune, ministre de l’Habitat et de l’Urbanisme, décide de prendre le taureau par les cornes, passe à la vitesse supérieure et menace de «lourdement » sanctionner les entreprises de construction qui ne respectent pas les délais de réalisation.
Plus clairement, les sanctions en question portent essentiellement sur le retrait de l’agrément à certains promoteurs immobiliers. Mieux. Le ministre de l’Habitat promet d’exclure dorénavant ces entreprises de tout marché dans le secteur de l’Habitat. En ces termes, il avertira que les entreprises concernées par les retards seront «interdites de tout projet de logements à l’avenir ». «Ces entreprises sont tenues d’achever leurs projets.
Mais, tout de même, elles seront sanctionnées à l’avenir. Il faut qu’elles comprennent que le temps c’est de l’argent. Les retards ne font que des pertes, et ce n’est pas le citoyen qui doit supporter les carences de l’entreprise », a-t-il mis en garde. Et de poursuivre à ce sujet : «Nous sommes l’un des rares pays à avoir l’ambition de loger ses citoyens.
Nous faisons dans le développement humain d’une façon extraordinaire. Seulement nous ne pouvons plus construire d’une manière traditionnelle», a-til souligné, rappelant que la moyenne de réalisation de logements en Europe est de trois mois et demi contre trois ans en Algérie.
Joignant l’acte à la parole, M. Tebboune a fait savoir, avant-hier à Alger, que son département a «transmis dernièrement une circulaire aux autorités locales, visant à sanctionner les entreprises engagées dans la réalisation du programme de logements publics, notamment le Logement social participatif (LSP) et les mettre sur une liste noire».
Il a, par ailleurs, appelé les entreprises à moderniser leur processus de réalisation et leur mode de gestion en se dotant des nouveaux moyens de construction, dont les laboratoires et les bureaux d’études.
De ce fait, après la relance du programme de réalisation de logements relevant de l’AADL, le département de Tebboune fait face à des dizaines voire plus de projets en éternelle réalisation à travers le pays, dont le mégaprojet de 2 684 logements à Draria (Alger), de la formule LSP qui traîne depuis 2008, pour ne citer que celui-là.
Un projet pour lequel les souscripteurs ont, en vain, maintes fois dénoncé le retard. Faut-il rappeler, dans ce contexte, que face à l’échec avéré de nombreuses entreprises de construction en matière de timing, le gouvernement multiplie les initiatives dans le but de faire appel à des sociétés étrangères exerçant dans le bâtiment afin d’accélérer la cadence dans la réalisation des logements publics.
L’actualisation des anciens dossiers AADL en cours de finalisation Concernant le programme de location-vente de l’Agence nationale de l’amélioration et du développement du logement (AADL), M. Tebboune a affirmé que l’opération d’actualisation des anciens dossiers de 2001 et 2002 est en cours de finalisation, permettant ainsi aux nouveaux postulants de s’inscrire à ce programme «très prochainement».
«Je ne peux pas vous donner une date exacte pour le début de la réception des nouveaux dossiers, mais je vous rassure que ce n’est pas loin», a-t-il déclaré à la presse. Selon lui, cette opération dépend essentiellement de la clôture de l’actualisation des dossiers de 2001 et 2002 dont le nombre dépasse 110 000 demandes. «Les agents de l’AADL n’ont jamais été autant mobilisés que cette fois-ci. Ils travaillent 7j/7.
D’énormes efforts sont déployés pour renouveler les anciens dossiers, cependant, beaucoup de citoyens ne respectent pas leurs rendez-vous», a-t-il déploré. Par ailleurs, M. Tebboune pronostique une réduction du déficit national en logements qui serait de seulement 720 000 logements à la fin de l’actuel programme quinquennal 2010- 2014.
Selon lui, «le fichier national des demandeurs de logements élaboré ces quatre derniers mois révèle qu’après la fin du programme actuel, et après suppression des (doubles) demandes, le besoin en logements sera de 720 000 demandes». «Nous faisons l’impossible pour rattraper le retard. Mais les ingrédients nécessaires pour résoudre le problème sont très difficiles à intégrer», a-t-il reconnu.
L.N.B.