Retard dans l’éradication des bidonvilles Le programme sera finalisé en 2016

Retard dans l’éradication des bidonvilles  Le programme sera finalisé en 2016

Il  a fait relativement frais en ce mardi 5 janvier 2016. Les nuages annoncent la pluie que craignent évidemment les habitants du bidonville Safsafa dans la commune de Birkhadem.

Le bidonville est érigé sur un champ situé à 200 mètres de la ville de Saoula. De nombreux résidents ont mis leurs affaires dans des ballots croyant en la parole des autorités de wilaya. « Nous nous étions vraiment préparés pour le relogement. Au début de l’année 2015, le Wali d’Alger en personne avait promis de reloger tous les habitants des bidonvilles avant le mois de décembre dernier », se plaint un habitant dont la maison est en piteux état. « Qui peut habiter dans des conditions pareilles. Dès qu’il pleut, l’eau s’infiltre à l’intérieur de nos maisons. C’est insupportable », ajoute le même interlocuteur. Ils sont nombreux les mal-logés dans la wilaya d’Alger à avoir attendu le relogement avec impatience. Malgré toute la volonté des responsables de l’habitat, la finalisation du projet n’a pas eu lieu. Plusieurs raisons sont derrière ces retards. Justement, le Wali d’Alger, Abdelkader Zoukh avait promis l’éradication de tous les bidonvilles de la wilaya d’Alger au début de l’année 2015. «Alger sera la première capitale africaine sans bidonville, d’ici la fin de l’année en cours.» avait-il déclaré à maintes reprises durant les nombreuses opérations de relogements effectuées l’année dernière. Il s’agit d’un programme ambitieux. Tant que les finances étaient disponibles, le projet paraissait réalisable. Aujourd’hui que le prix du baril connaît une véritable dégringolade, les mal-logés se mettent à douter. « La poursuite de l’opération d’élimination définitive du problème des bidonvilles dans nos agglomérations, particulièrement dans les grandes villes telles que Oran, Annaba, Alger et Constantine, se confirme de jour en jour. Les pouvoirs publics aspirent à tout prix à faire de l’Algérie un pays sans bidonville et à garantir un logement aux citoyens algériens nécessiteux», annonçait un communiqué du ministère de l’Habitat et de l’Urbanisme. Les projets sont lancés ou en voie de l’être dans la wilaya d’Alger. Selon une source sûre, les retard enregistrés sont dus dans la majorité des cas au manque de la main-d’œuvre qualifiée. « Dans un pays où des ingénieurs et des médecins sont au chômage, les chantiers ne trouvent pas à recruter des maçons, des ferrailleurs et des coffreurs », s’étonne notre source. Ce même problème a été soulevé par des entreprises de réalisation étrangères. Des sociétés chinoises ont été contraintes de ramener des travailleurs de Chine. Le ministre de l’Habitat et de l’Urbanisme Abdelmadjid Tebboune se montre rassurant et rappelle que les bidonvilles seront éradiqués dans les 1541 communes que compte le pays. Les exclus des opérations du relogement continuent à ruer dans les brancards. Ils réclament des logements comme leurs voisins qui occupent des appartements dotés de toutes les commodités. « Nous sommes aussi des Algériens. Si vraiment, les commissions d’enquête découvrent des trafiquants qu’ils les poursuivent en justice », s’emporte un habitant du bidonville de Béni Messous à Alger. Le bidonville a été entièrement rasé et depuis le 30 octobre dernier 25 familles sont jetées à la rue.

Said Ibrahim