Le versement de la maigre pension des handicapés (4.000 dinars) accuse ces derniers mois «des retards endémiques» qui pénalisent lourdement les bénéficiaires. Le retard en question dans le versement de la pension «touche uniquement la commune de Constantine», a souligné M. Serrar Brahim, le SG de l’association des handicapés moteurs de la wilaya de Constantine. «Les handicapés n’arrivent pas à comprendre, ni à admettre le fait que tous les autres bénéficiaires reçoivent leurs pensions dans les délais, alors qu’au niveau du chef-lieu de wilaya, on leur fait tirer la langue » aussi longtemps avant de leur virer la pension», s’indigne notre interlocuteur. Celui-ci indique dans ce sens que le dernier versement de la pension a été reçu par les concernés le 21 janvier, soit près de deux semaines de retard ! «Ce dernier retard aurait été provoqué par la charge de travail de fin d’année, selon des explications qui nous ont été données, mais cela ne nous a pas convaincu, car d’autres communes ont viré les pensions à temps. Et puis, ce retard a tendance à se répéter chaque mois, voilà le fondement des inquiétudes des handicapés», s’est lamenté M. S. Brahim. Interrogés à ce sujet, les services de la direction de l’action sociale affirment que leur travail ne souffre d’aucune irrégularité et les états relatifs aux pensions des handicapés sont établis à temps. Du coup, la balle est hors de la compétence des services de la DAS. De ce fait, notre interlocuteur nous apprendra qu’il a frappé à toutes les portes pour trouver la défaillance et tenter de la corriger. Au niveau d’Algérie Poste, le directeur lui a assuré que le versement dans les comptes des concernés est établi dès le dépôt des états par le Trésor public. Au bout du compte, ce retard demeure inexpliqué et l’association des handicapés souhaite ardemment que «la situation soit réglée pour les prochains virements, lançant dans ce sens un appel à tous les intervenants pour faire en sorte que la pension arrive dans les comptes des bénéficiaires dans le délai imparti». «Les responsables qui ont en charge cette tâche, qui ont certainement un salaire confortable et qui n’admettraient pas qu’il leur soit versé avec tant de retard, doivent penser à la situation difficile des handicapés», plaide encore M. S. Brahim. Ce dernier a évoqué le cas d’un handicapé qui, à force de déposer chaque jour son chèque pour le retrait de sa pension, s’est retrouvé redevable de 2.000 dinars à Algérie Poste après le versement de sa pension ! «Avec des taxes de 300 dinars, débités du compte non approvisionné à chaque fois qu’il présente son chèque pour le retrait de sa pension, le handicapé s’est retrouvé redevable à la poste d’une somme de 6.000 dinars, et lorsque la pension est enfin arrivée, le compte a été automatiquement débité de 4.000 dinars et il lui reste encore à payer 2.000 dinars», affirme notre interlocuteur. Une peine incommensurable.
