Retard dans la distribution de l’aide de ramadhan aux nécessiteux :Algérie Poste pointée du doigt

Retard dans la distribution de l’aide de ramadhan aux nécessiteux :Algérie Poste pointée du doigt

Des milliers de familles nécessiteuses attendent de recevoir l’aide attribuée par les services communaux ou le couffin de ramadhan alors qu’on approche du quinzième jour du mois sacré.

Le souhait des familles démunies de recevoir le «couffin du ramadhan» au début du mois sacré pour combler les difficultés rencontrées en raison de la cherté des prix des produits alimentaire n’a été malheureusement pas réalisé.

«Ce n’est pas encore prêt. Il faut attendre un peu, revenez un autre jour», répond un employé du service des affaires sociales de l’APC d’Ouled Fayet à une vieille malade qui vient s’informer de la date de distribution de cette aide. Cette réponse sèche est répétée plusieurs fois dans la journée pour des centaines de cas similaires.

Aucune explication n’est, par ailleurs, fournie aux familles devant bénéficier de cette aide. «Je suis malade, je me déplace difficilement. Le médecin m’a d’ailleurs déconseillé de trop bouger. Mais je suis obligée de venir chercher cette aide précieuse pour moi. Elle n’arrive toujours pas», dira cette vieille, habitant Ouled Fayet.

Le retard accusé dans la distribution de cette aide est de plus en plus ressenti par ces familles qui attendent depuis le premier jour du mois. «On n’a pas le choix, on est obligé d’attendre»,

ont répété les citoyens jeûneurs rencontrés dans plusieurs communes de la capitale. Djamel Saïdi, président de la commission sociale, culturelle et sportive chargé de l’organisation de l’opération de solidarité au niveau de la commune d’Ouled Fayet tente d’apaiser la tension en annonçant que cette aide sera attribuée la semaine prochaine.

Il impute le retard à un ralentissement constaté au niveau de la Poste. «A partir de la semaine prochaine, toutes les personnes bénéficiaires auront leur aide», a-t-il précisé. Le même responsable précise que la liste des bénéficiaires a été élaborée et adoptée par la tutelle durant la première semaine de ce mois.

«Le receveur communal a envoyé les chèques postaux à la poste lundi dernier, ce qui fait que les mandats seront envoyés dès la semaine prochaine», a-t-il précisé en soulignant que la commission composée de 11 membres a entamé l’étude des dossiers des postulants depuis le 20 juin dernier. Le nombre de bénéficiaires de cette opération s’élève à 980 familles dont 247 handicapés acceptés sans condition.

«Nous avons reçu 744 dossiers et accepté 706», indique notre interlocuteur. Outre les 80 millions de centimes attribués par les pouvoirs publics dans le cadre de cette opération, la commune a dégagé une enveloppe de 165 millions de centimes pour couvrir le besoin exprimé de façon à ce que chaque famille reçoive la modique somme de 2500 dinars.

La faiblesse de cette aide a été à l’origine d’une instruction signée par le secrétaire générale de la wilaya d’Alger demandant à la Direction des Affaires Sociales (DAS) de verser une aide supplémentaire pour élever ce montant à 4000 dinars. «Nous attendons toujours cette aide qui n’est toujours pas versée», a expliqué M. Saïdi.

«Nous préparons la circoncision des enfants»

Au niveau de la commune de Chéraga, le débat sur le couffin de ramadhan n’est plus d’actualité. «L’opération d’inscription a été clôturée avant le mois de ramadhan.

Vous êtes en retard, madame. On est en train de préparer l’opération de circoncision des enfants», répond un employé du service social à une dame qui s’inquiétait de l’aide du ramadan

Cette commune n’est pas épargnée par le retard dans le versement de cette aide aux bénéficiaires. «La liste a été faite et les chèques sont envoyés à la poste. Il faut attendre juste que le mandat arrive chez vous», a encore expliqué l’employée. Nos multiples tentatives pour joindre Nazim Chermat, président de l’APC de Cheraga, sont restées vaines.

A Dely Brahim, par contre, l’opération de réception des dossiers des nécessiteux se poursuit toujours au niveau de l’APC. Des dizaines de personnes se présentent au guichet consacré à cette opération pour se renseigner sur la date d’attribution de cette aide. «Mon dossier n’est toujours pas passé à la commission.

Je dois donc attendre pour avoir cette aide», nous dira un vieil invalide qui venait de quitter le bureau. «Je n’ai pas travaillé depuis trois mois. J’ai honte de venir demander cette aide, mais je n’ai pas le choix», a-t-il poursuivi.

Si cet homme prend son mal en patience, d’autres s’impatientent et demandent le retrait de leur dossier. Nous avons rencontré une dame qui vient d’encaisser son aide estimée à 10 000 dinars. «J’ai déposé mon dossier avant le début du ramadhan. J’ai reçu une invitation et c’est maintenant que je suis venue récupérer l’aide de l’Etat», nous a-t-elle affirmé.

Un autre homme montre sa convocation en s’apprêtant à rentrer dans le bureau du receveur. «J’ai déposé mon dossier avant le ramadhan. Je prends cette aide chaque année vu la faiblesse de mon salaire. La commission a validé mon dossier. Je suis soulagé», a-t-il indiqué.

Djamel Boughrara, vice-président à l’APC de Dely Brahim, affirme que la liste des bénéficiaires de l’opération a été fixée à 448 familles qui ont commencé à recevoir leur aide depuis la semaine dernière. «Ce sont les gens qui accusent des retards dans le dépôt des dossiers et la récupération de leur argent.

Sinon, tout a été mis en place pour que les choses se fassent dans la transparence totale», nous a-t-il expliqué. Interrogé sur les bénéficiaires qui attendent toujours, notre interlocuteur dira que ce sont les gens qui ont déposé leur dossier en retard. «La commission va se réunir aujourd’hui pour établir une liste additive de bénéficiaires. Il reste une quarantaine de dossiers à passer en revue.

Une fois affichée, les gens peuvent encaisser leur argent au niveau du siège de l’APC», a poursuivi M. Boughrara. Il précise que la commune a débloqué un budget de 5 millions de dinars pour cette opération et souligne que la contribution de la DAS estimée à un million de dinars n’est toujours pas versée. «Cela ne nous a pas empêché de travailler» a-t-il souligné.

Par Nouria Bourihane