Les Tunisiens se pressaient hier devant les bureaux de vote
«Les indicateurs que nous avons (…) indiquent une victoire de Béji Caïd Essebsi», a annoncé son directeur de campagne, Mohsen Marzouk.
Le verdict n’est pas définitif mais la tendance semble se confirmer: l’ex-Premier ministre et chef du principal parti tunisien, Béji Caïd Essebsi, est arrivé dimanche en tête du second tour de la présidentielle, a annoncé son directeur de campagne, Mohsen Marzouk, évoquant «une victoire». «Les indicateurs que nous avons (…) indiquent une victoire de Béji Caïd Essebsi», a-t-il déclaré à la presse et devant des partisans réunis devant le siège de campagne du favori du scrutin. Le second tour de l’élection présidentielle a débuté hier, en Tunisie où près de 5,3 millions d’électeurs étaient appelés à voter librement pour élire un des deux finalistes au 2e tour de la présidentielle qui se sont opposés au terme d’une campagne houleuse: le sortant Moncef Marzouki, 69 ans, et l’ancien Premier ministre Beji Caïd Essebsi, 88 ans, arrivé en tête au premier tour. Il faut dire que l’affluence était timide dans les bureaux de vote auxquels nous nous sommes rendus depuis l’ouverture à 8 heures ce matin. Mais vers 10h, un léger mouvement était remarqué. Les gens commençaient à se rendre peu à peu aux bureaux de vote. Beaucoup prenaient le temps pour aller voter après avoir siroté tranquillement un café ou fait le marché. Ceci sans parler des abstentionnistes. Vers 11h, l’instance électorale a annoncé un taux de participation national de 14% ce qui est un peu moins que celui du premier tour. Aux environs de 14h, le taux de participation a atteint
les 25%, selon l’association Mourakiboun (avec une marge d’erreur de 2%) à 11 heures. Ce taux livré par l’association est inférieur à celui qu’elle avait donné au premier tour (29%) à la même heure. Ce taux était supérieur à celui du premier tour de la présidentielle pour l’Isie. Le vote se poursuivait. Tout se déroulait dans le calme.
Enfin, lors de son vote, le candidat finaliste à la présidentielle, Moncef Marzouki, a enfreint le silence électoral. Interrogé par des journalistes, à sa sortie du bureau de vote d’El Kantaoui à Sousse, Marzouki a profité de son auditoire pour laisser échapper un discours électoral. Des messages, de nature à influencer le vote des Tunisiens en cette journée de deuxième tour du scrutin présidentiel sur le sol tunisien, ont été également diffusés via sa page Facebook par son équipe de campagne. On rappelle que le silence électoral, décrété depuis samedi, interdit aux finalistes d’émettre ce genre de messages de propagande électorale. Leila Bahria, présidente de la coordination Chahed, a déclaré que jusqu’à midi, les observateurs ont relevé des infractions lors du scrutin pour le second tour présidentiel.
Des membres de l’Isie ont mené une campagne à l’intérieur des bureaux de vote. Leila Bahria a expliqué que la coalition a informé les Irie des dépassements pour accélérer l’intervention. Après avoir remercié l’armée, la Garde nationale, les forces de sécurité et la douane pour le travail et les efforts qu’ils fournissent pour sécuriser les élections, le président de Atide, Moez Bouraoui est revenu sur une affluence très modeste dans les différents bureaux de vote. La présence des observateurs de la société civile dans les cours fait partie des critères internationaux, et c’est l’une des chaines les plus importantes pour le contrôle des élections. Il a affirmé que la décision d’exclure les observateurs des cours des centres de vote, est une décision arbitraire et s’oppose à la transparence de l’élection. Les arguments avancés par l’Isie pour justifier cette exclusion sont peu convaincants.
Moez Bouraoui a cité quelques exemples de dépassements comme au bureau de vote de la poste à la Soukra où, sans le nommer, un ancien ministre a fait une campagne électorale dans la place du centre de vote, il a été évacué par les forces de sécurité. On se pose des questions sur les intentions de l’Isie par la décision d’interdire les observateurs d’être présents dans les cours des centres de vote. Face à cette situation, les observateurs de l’organisation IWatch ont arboré les brassards rouges en signe de protestation contre la décision de l’Isie d’interdire la présence des observateurs dans les places des centres de vote. Dans une déclaration, le président de l’organisation, Achref Aouadi, a indiqué que les chefs des bureaux de vote se sont acharnés à perturber le travail des observateurs de la société civile. Aouadi a ajouté que dans un centre de vote à Ben Arous, le chef du bureau de vote a fait appel à la police pour expulser les observateurs de la société civile en précisant que dans les bureaux de vote auxquels ils ont pu accéder le scrutin se déroulait sans problème à l’exception d’un bureau dont l’ouverture a été tardive.
Enfin, les résultats finaux de ce 2e tour devraient être annoncés au plus tard dans 48h qui détermineront l’identité du futur chef de l’Etat tunisien.