Presque un mois et demi après la clôture des consultations sur les réformes politiques, une partie de la classe politique commence à donner des signes d’impatience.
Quelques partis politiques n’ont pas manqué, en effet, d’exprimer de vive voix leurs appréhensions quant aux résultats de ces consultations sur les reformes politiques qui ont été menées par l’instance présidée par le président du Conseil de la Nation, Abdelkader Bensalah.
Ces partis politiques considèrent que les résultats de ces consultations, entamées le samedi 21 mai et achevées le mardi 21 juin, tardent à voir le jour. Le Mouvement de la société pour la paix (MSP) vient, ainsi, de monter au créneau en interpellant le gouvernement sur la question.
Dans un communiqué rendu public mercredi dernier à l’issue de la réunion de son bureau exécutif national, le MSP revient à la charge en réitérant son appel à mettre à la disposition de la classe politique et des acteurs de la société civile la synthèse du rapport concernant les consultations sur les réformes avant sa mise en application.
Pour le mouvement que préside Bouguerra Soltani cela rentre dans le cadre de l’approfondissement des consultations et la consecration de la transparence. Mieux le MSP, et même si le communiqué ne le dit pas explicitement, Bouguerra Soltani, le signataire du document, semble se méfier du pouvoir à qui il ne semble pas faire totalement confiance.
C’est ce qui expliquerait sans doute sa mise en garde contre l’eventualité de passer outre la volonté du peuple algérien d’aller le plus loin possible dans le processus des reformes politiques. Le MSP n’est pas la seule formation politique qui a clairement fait montre de son impatience puisque le Parti des travailleurs (PT) l’a précédé dans cet exercice.
Il y a juste une semaine la secrétaire générale du PT à appelé de vive voix à rendre publiques dans les meilleurs délais les décisions auxquelles ont abouti les consultations politiques. Pour Louisa Hanoune, qui s’exprimait devant les cadres de son parti, tout retard ou tout manquement pourrait avoir des conséquences négatives sur le pays et ce eu égard aux développements qui s’accélèrent notamment sur le plan international.
Plaidant avec force pour la construction d’institutions crédibles afin d’opérer la rupture avec celles du parti unique, Mme Hanoune a soutenu que « ces nouvelles institutions pourront répondre aux aspirations des citoyens à travers la mise au point de politiques judicieuses ». D’autres partis politiques ont abondé dans le même sens, à l’exemple du mouvement Enahda ou du Front national algérien (FNA) le parti du Moussa Touati.
Il faut dire que les consultations dirigées par l’instance qu’a présidée Abdelkader Bensalah, lequel a été assisté de Mohamed Ali Boughazi et du général-major Mohamed Touati, ont abouti à l’élaboration d’un rapport qui a été déposé sur le bureau du président de la République, Abdelaziz Bouteflika, mais dont rien n’a filtré pour le moment. L’instance sur les réformes politiques a rencontré durant un mois beaucoup de partis politiques, des personnalités politiques et de la société civile qui ont formulé des propositions en vue de conforter le processus des réformes politiques.
Et même si la teneur de ces consultations n’est pas encore connue l’on sait que ce sont, grosso modo, les propositions qui en ont résultées qui vont constituer le socle des réformes politiques. Des réformes politiques qui seront traduites en projets de lois, dont la plupart seront soumis aux députés lors de la prochaine session d’automne du Parlement.
Kamal Hamed