Cette réorganisation ne va pas se faire sans la participation des gestionnaires
A partir d’aujourd’hui, il n’y aura plus d’existence légale des sociétés de gestion des participations de l’Etat car le gouvernement a décidé de les remplacer par 12 nouveaux groupes industriels.
Malgré des subventions de plus de 30 milliards de dollars depuis les années 1990, le secteur public économique n’a pas pu trouver le chemin de la croissance. Bien au contraire, les subventions sont toujours de mise comme avec le groupe Snvi même si cette fois-ci le ministre de l’Industrie, Abdessalem Bouchouareb a accompagné le chèque par une incitation à une meilleure gestion.
Le nouveau plan industriel qui sous-tend le secteur est préparé par le ministère de l’Industrie et avalisé par le Premier ministre, Abdelmalek Sellal pour gérer le secteur industriel public. Cette réorganisation ne va pas se faire sans la participation des gestionnaires. D’ailleurs, quelques jours avant l’officialisation du plan, soit le 11 février dernier, le ministre de l’Industrie et des Mines a tenu une séance de travail avec une délégation de l’Union nationale des entrepreneurs publics (Unep) conduite par son président Mustapha Merzouk pour un exercice de pédagogie.
Le ministre devait bien se tenir en permanence au courant du quotidien des cadres dirigeants des entreprises publiques et même de l’ensemble des travailleurs. Ces catégories sont donc rassurées par l’engagement de l’Etat à poursuivre son soutien à l’entreprise productive. Cette dernière n’est toujours pas apte à faire face à la concurrence seule et sans appui. D’ailleurs, c’est l’Unep qui a demandé cette rencontre avec le ministre pour connaître l’état d’avancement des chantiers ouverts au sein du département ministériel, particulièrement ceux relatifs aux plans de développement des entreprises publiques et la réorganisation du secteur public marchand en groupes industriels.
L’une des informations fournies par le ministre est que les groupes seront dotés de l’autonomie décisionnelle et managériale. Les cadres dirigeants et les travailleurs étaient inquiets à propos des acquis sociaux et professionnels et promesse leur a été donnée qu’ils seront préservés et même renforcés pour donner aux nouveaux groupes les moyens de participer efficacement à la relance de l’industrie nationale.
Ce qui renvoie directement aux angoisses du début des années 1990 et aux promesses qui ont suivi sans empêcher le licenciement de 400.000 travailleurs et la fermeture de centaines d’entreprises. Il reste tout de même un millier d’entreprises mais la majorité d’entre elles est déficitaire au sens du Code de commerce et n’emploie même pas 500.000 travailleurs.
Malgré ces déboires, le ministère de l’Industrie et l’Unep appellent à la mobilisation pour la réussite des nouveaux groupes industriels publics étant entendu que le secteur industriel public va avoir sa place dans la stratégie impulsée par le gouvernement, vu l’importance de son potentiel.
L’Unep va même jusqu’à déclarer que la restructuration du secteur public marchand a été demandée par elle dans les diverses tripartites et constitue un choix lourd et résolu pour l’autonomisation de l’entreprise et la libéralisation de l’initiative et de l’innovation pour favoriser l’émergence de compétences.
Cette fois, le patronat public promet que les subventions et les financements seront utilisés à bon escient avec l’engagement à oeuvrer pour que les entreprises publiques économiques mobilisent toutes leurs capacités.
C’est essentiel pour conduire les programmes d’investissement en cours dans les meilleures conditions de suivi de leur réalisation.
C’est-à-dire sans gaspillages ni détournements. Quels sont les préalables? Il y a d’abord la mise en oeuvre effective de la dépénalisation de l’acte de gestion dont la menace inhibe les initiatives des managers dans les activités professionnelles. Interviendra ensuite l’adaptation des conditions d’exercice des prérogatives de l’Etat dans la gestion des capitaux marchands aux exigences d’efficacité et de respect du Code de commerce et des lois sur l’autonomie des entreprises.
Enfin, s’impose la définition d’un cadre d’évaluation des activités à l’atteinte d’objectifs et des résultats visés, c’est-à-dire réaliser un chantier qui a un retard d’environ trois décennies.