Restructuration du DRS, La Présidence clôt la polémique

Restructuration du DRS,  La Présidence clôt la polémique

Le communiqué de la présidence de la République rappelle, à juste titre, le début du processus de restructuration des services de sécurité.

La présidence de la République s’est exprimée, pour la première fois, sur les changements majeurs qui ont eu lieu à la tête du Département du Renseignement et de la Sécurité (DRS), par le biais d’un communiqué diffusé par l’agence officielle, pour rappeler que les changements opérés «s’inscrivent dans le cadre d’une architecture mise en place depuis un quart de siècle». Ces changements ont «pour objectifs de renforcer la capacité et l’efficacité des services de renseignements du pays et de les adapter aux mutations politiques» ajoute le communiqué,en indiquant qu’un «large mouvement» de réformes sécuritaires et politiques, «mis en route en 2011, avec la levée de l’état d’urgence et la mise en chantier de plusieurs lois à portée politique, que le processus sera couronné prochainement par le projet de révision constitutionnelle», précise-t-on. Tout compte fait, le début de la restructuration remonte à 1990, l’année où le général Mohamed Médiène, alias Toufik, a pris ses fonctions en remplacement de Mohamed Betchine, démissionnaire, et qui avait remplacé Lakhal Ayat, en 1988, suite aux événements d’octobre.

Cette année-là, Chadli Bendjédid était président et Mouloud Hamrouche était son chef de gouvernement. Les prémices du changement sont apparus quand ce dernier avait mis fin aux missions des éléments du DRS dans les différentes institutions de l’Etat, dans le cadre des réformes engagées. C’était aussi le début de la démocratisation de la vie publique, par l’ouverture des champs médiatique et politique.

Mais, bien avant, Betchine avait commencé une autre restructuration, en guise d’adaptation des services de sécurité aux nouvelles donnes politiques du pays, en créant le Dgds qui sera remplacé deux années plus tard par le DRS.

La montée en cadence du nouveau parti sur scène, l’ex-FIS, qui véhiculait un discours musclé, en raflant les locales de juin de la même année a stoppé net les réformes, y compris celles des services. Puisque la nouvelle vision consistait à arrêter la machine de l’ex-FIS, il fallait retarder cette politique de restructuration des services et les réformes avec, jusqu’à ce que l’on voit un peu plus clair. Le «tout-sécuritaire» a donc primé sur toutes les autres alternatives politiques. Et la suite est connue…La Présidence rappelle, en outre, la remise en route des «réformes sécuritaires et politiques», en 2011, qui ont été reprises par la levée de l’état d’urgence, en vigueur depuis janvier 1992. C’est peut-être la mission initiale du président Bouteflika, un civil, qui devait écourter la crise s’il avait pris ses fonctions en 1994, pour stopper l’effusion de sang et faire sortir l’armée et les services de cette mission de police. Aujourd’hui, cette approche semble devenir possible. Le SG du FLN, Amar Saâdani, encore lui, explique, dans une déclaration faite à TSA, que «ces changements décidés par le président de la République s’inscrivent dans le sillage des réformes engagées depuis plusieurs années. Reconnaissons-le, l’Algérie avait des institutions transitoires, il fallait mettre un terme à cette situation. Le premier pas est franchi avec la levée de l’état d’urgence, suivi par d’autres mesures importantes pour le pays. Il y a une donne sécuritaire qui exige une réorganisation des institutions sécuritaires».

Cette nouvelle donne nous renseigne ou plutôt apporte un élément concret sur les amendements de la Constitution, qui sont distillés au compte-gouttes. «L’Etat civil», comme l’avait annoncé Saâdani, auparavant, semble prendre toute sa signification. Mais il faudra attendre le début de l’année pour saisir le vrai sens de ses amendements qui promettent d’être à la hauteur des aspirations de la société algérienne, dans son ensemble.