Restructuration des services de renseignement et modes opératoires adaptés: les nouvelles armes de l’ANP

Restructuration des services de renseignement et modes opératoires adaptés: les nouvelles armes de l’ANP

La revue El Djeich évoque, pour la première fois, les changements opérés au niveau des services de renseignement et qui ont soulevé une tempête médiatique durant toute l’année 2015.

L’année 2015 n’a pas été de tout repos pour l’Armée. Les prises de guerre opérées par les éléments de l’ANP et les chiffres rendus publics hier dans le dernier numéro de la revue El Djeich, renseignent sur l’ampleur du travail accompli le long des frontières. On est loin des simples patrouilles à bord de quatre-quatre et kalachnikovs en bandoulière. C’est une guerre quotidienne au sens strict du terme qui se mène en silence.

Les chiffres de l’année 2015, parlent d’eux-mêmes. Les différentes opérations se sont soldées par la neutralisation (arrestation ou élimination) de 157 terroristes; la saisie de 307 armes de guerre (pistolets-mitrailleurs, fusils semi-automatiques, pistolets automatiques, fusils-mitrailleurs, lance-roquettes, fusils à lunette, fusils à pompe et fusils de chasse). De même que 1279 engins explosifs (bombes de confection artisanale, grenades et roquettes) et 548 refuges et casemates ont été détruits.

Dans le domaine du narcotrafic 1514 trafiquants, dont 53 de nationalités étrangères, ont été arrêtés et 128,136 tonnes de drogue saisies. La contrebande de denrées alimentaires, de carburant et de métaux a eu également son lot: 2076 contrebandiers, dont 543 étrangers. Commentant ces résultats, l’organe officiel de l’armée, la revue El Djeich en l’occurrence, évoque pour la première fois les changements opérés au niveau des services de renseignement.

Des changements qui ont soulevé une tempête médiatique durant toute l’année 2015.

El Djeich parle de «l’unification du centre de prise de décision particulièrement après les changements opérés au niveau des structures organisationnelles de l’ANP, ainsi que certains changements et opérations de réorganisation et de restructuration qui ont touché certaines de ses composantes», ajoutant que ces résultats sont également le fruit «d’une exploitation maximale, immédiate et efficiente de l’information».

Faut-il déduire que jusque-là, le mode opératoire des différentes structures de l’ANP étaient inefficaces, pour ne pas dire qu’il y a eu une défaillance dans le travail du renseignement? Loin s’en faut, les succès éclatants de l’année 2015, «reflètent la détermination du Haut Commandement de l’ANP à éradiquer ces criminels, tout comme ils montrent le professionnalisme, la détermination, la volonté et la vigilance qui animent nos forces armées dans la défense des intérêts suprêmes de la patrie et la préservation de la souveraineté nationale», écrit encore l’Editorial d’El Djeich.

Ce n’est pas par un hasard de calendrier que le chef d’état-major s’est rendu à Tinguentourine à l’occasion du troisième anniversaire de l’attaque terroriste contre ce site gazier. Le général de corps d’armée Ahmed Gaïd Salah a rendu hommage, lundi dernier, aux unités de l’Armée et aux différents corps de sécurité qui ont contribué à la réussite de l’opération menée pour mettre un terme à la prise d’otages sur le site gazier de Tiguentourine en janvier 2013. «Il nous appartient aujourd’hui, en cette honorable occasion, de réaffirmer notre intérêt de manifester nos expressions de la plus haute estime, de respect et de gratitude pour tous ceux qui ont eu l’honneur de la mener du début à la fin», a-t-il dit lors d’une rencontre avec les cadres et les éléments des unités déployées à In Amenas. Jamais l’ANP n’a été aussi sollicitée que ces quatre dernières années. Insécurité régionale, menace terroriste, conflits régionaux qui miment la quasi-totalité de nos frontières font que l’ANP se trouve en perpétuelle alerte rouge. Son rôle est d’autant plus accru puisqu’elle est constamment sollicitée pour stopper une saignée de l’économie nationale en ces temps de crise. La contrebande fait rage aux frontières sud-est et ouest. Le montant a été évalué à près de trois milliards de dollars. Ce fut également une année d’action et de suivi sur le terrain marquée par les visites de travail du vice-ministre de la Défense nationale, dans les différentes Régions militaires et grandes unités afin de s’enquérir du niveau de préparation au combat et du déploiement des forces le long des frontières.